Ce mardi 17 décembre, le mouvement contre la réforme des retraites promet d’engendrer un certain nombre de perturbations dans les Pyrénées-Orientales. Au-delà de la manifestation prévue à 10 h 30 à Perpignan, la grève devrait sévèrement impacter les réseaux de bus, les trains, les écoles ou encore la distribution du courrier. Dernières nouvelles du front.
La journée débutera tôt ce mardi pour les détracteurs de la réforme des retraites. Les syndicats CGT, FO, Solidaires et FSU, qui réclament le retrait du projet, annoncent des opérations de blocage dès l’aube. Ils restent pour l’heure discrets sur la nature exacte de ces actions qui devraient prendre pour cible plusieurs sites stratégiques. Cependant, certaines perturbations sont d’ores et déjà prévisibles.
Les syndicats ont déposé des préavis de grève dans de nombreux secteurs (transports, éducation, poste, énergie…). Reste à savoir s’ils seront suivis.
À l’instar des autres responsables de l’intersyndicale, le secrétaire départemental de FO, Jérôme Capdevielle, est convaincu que oui, « plus le temps passe et plus les grévistes sont déterminés. Il faut s’attendre à ce que les choses se crispent peu à peu. »
Écoles, bus, trains, routes… : les effets de la grève
« Au moins 50 écoles fermées ». « Selon les retours que nous avons, nous tablons sur un taux de grévistes d’environ 70 % dans le premier degré, indique Grégory Raynal, de la FSU. Cinquante des cent écoles des Pyrénées-Orientales qui nous ont répondu ont déclaré qu’elles seraient fermées mardi. »
Le service d’accueil mis en place par la ville de Perpignan semble confirmer les prévisions du syndicaliste.
Comme le jeudi 5 décembre, la municipalité proposera le dispositif de rigueur lors des gros mouvements sociaux. Soit deux centres pour accueillir les élèves d’élémentaires et deux autres pour leurs cadets de maternelle.
Bus : le retour de la grève. Contrairement à la semaine dernière, les réseaux de bus de l’agglomération de Perpignan (Sankéo) et de la Région (liO) devraient eux aussi être « lourdement impactés ». Les syndicats viennent de déposer des préavis courant jusqu’au 31 décembre et appellent les chauffeurs à se mettre en grève ce mardi.
Pas de trêve pour les cheminots. Du côté de la SNCF, la journée s’annonce également compliquée. « On sent une vraie détermination chez les cheminots, assure Julien Berthélémy, de la CGT. Il ne faut pas s’attendre à une trêve des confiseurs. »
La direction de la SNCF recommande aux voyageurs de reporter leurs déplacements prévus ce 17 décembre. En ce jour de grève nationale, seulement 3 circulations TER sur 10 devraient être assurées (essentiellement par car) en Languedoc-Roussillon. Un TGV Barcelone-Paris devrait également passer en gare de Perpignan.
Circulation automobile. Les automobilistes sont également invités à éviter le centre-ville de Perpignan ce mardi en fin de matinée. Une manifestation contre la réforme des retraites partira en effet à 10 h 30 de la place Catalogne pour rallier le Castillet via les grands boulevards.
Les syndicats « réformistes » de la partie mais…
En plus de l’intersyndicale (CGT-FO-FSU Solidaires, CGC) déjà à l’initiative des mobilisations des dernières semaines, les syndicats dits « réformistes » (la CFDT, la CFTC et l’Unsa) seront également dans la rue.
« Une manifestation, deux cortèges ». « L’intersyndicale de jeudi dernier ne s’est pas passée comme on l’espérait, confie cependant Julien Berthélémy de la CGT. La CFDT, la CFTC et l’Unsa n’ont pas accepté de cosigner l’appel à manifester que nous leur avons soumis, alors qu’ils semblaient d’accord lors de la réunion… «
Le secrétaire départemental de FO, Jérôme Capdevielle, prédit pour sa part « une manifestation, mais deux cortèges ». En clair : les militants des trois syndicats réformistes devraient défiler « à part », en fin de cortège.
La CFDT veut « un système de retraite par points plus social ». « Nous n’avons pas les mêmes revendications que la CGT ou FO, indique la secrétaire départementale de la CFDT, Conception Hernandez. Nous sommes favorables à un système de retraite par points, mais plus social que ce qui est proposé. »
La confédération prône notamment une meilleure prise en compte de la pénibilité et refuse la mise en place d’un âge « pivot » de départ à 64 ans pour une retraite à taux plein.