À la veille de la mobilisation de ce jeudi 5 décembre, plusieurs organisations tirent la sonnette d’alarme concernant les conséquences que pourrait avoir réforme sur l’économie du pays catalan, qui recense une forte proportion de retraités.
Quel impact pour les Pyrénées-Orientales si la réforme des retraites concoctée par le gouvernement passe en l’état ? Rien de bon, affirment les syndicats. L’économie du département pourrait notamment faire les frais de la baisse annoncée des pensions. Et pour cause. Selon la CGT, les retraités représentaient déjà en 2017 environ 30 % de la population du département. L’organisation prévoit que ce chiffre va continuer à augmenter pour atteindre les 38 % en 2040.
Compte tenu de cette proportion élevée, si les revenus des retraités baissent, l’activité commerciale du pays catalan s’en ressentira forcément. « Les retraités sont un amortisseur social important dans le département, estime le secrétaire départemental de FO, Jérôme Capdevielle. Ils consomment. Ils aident les jeunes. Si la réforme passe et que les pensions baissent de 15 à 30 %, c’est tout un équilibre qui serait impacté. »
Triptyque dévastateur
La secrétaire départementale de la Fédération générale des retraités de la fonction publique, Chantal Argence, confirme : « Dans le département, ce sont en grande partie les retraités qui font marcher l’économie. De plus, nous sommes déjà sur un territoire de petites retraites. Si ça diminue encore, ce sera une catastrophe. Cette réforme ne ferait que rajouter du malheur au malheur. »
Pour ne rien arranger, la réforme de l’assurance-chômage, en vigueur depuis le 1er novembre, et celle des aides au logement, qui devrait l’être au 1er janvier, risquent également d’avoir des effets accentués en pays catalan. « Le triptyque entre ces réformes et celle des retraites s’annonce dévastateur pour les P.-O., reprend Jérôme Capdevielle. Ce serait un véritable rouleau compresseur de casse sociale. La réforme de l’assurance-chômage aura vraisemblablement un gros impact sur les saisonniers. Jusqu’à présent, ceux-ci pouvaient recharger leurs droits à l’allocation-chômage et s’en sortir plus ou moins entre deux périodes de travail. Là, ce ne sera plus possible… » De quoi placer le département, qui présente déjà un taux de pauvreté très important (21,4 % en 2014, selon l’Insee), dans une situation de basculement ?