A près l’échec des négociations sur l’emploi des seniors, les cinq organisations syndicales ont accepté de rouvrir, le 16 avril, des discussions sur deux sujets qui ont participé à faire capoter la négociation initiale : le compte épargne-temps universel (CETU) et les reconversions professionnelles. Fait inédit : les discussions se déroulent avec la seule organisation patronale U2P, donc sans le Medef et la CPME qui condamnent l’initiative de l’U2P. Les syndicats veulent défendre leur point de vue. FO tient en particulier au projet d’accord concernant les reconversions professionnelles. C’est une façon de contrer l’idée imbuvable du Medef qui continue à œuvrer pour qu’un projet de formation, dans le cadre d’une reconversion externe, s’accompagne d’une rupture du contrat de travail du salarié, explique Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO chargé de l’emploi et des retraites. Ce point a conduit FO à refuser de signer l’accord sur l’emploi des seniors.
Sécuriser les reconversions
La séance de négociations du 23 avril, au siège de l’U2P, était conclusive. Les projets d’ANI sur le CETU et celui sur les reconversions professionnelles sont ouverts à la signature. Ce dernier texte crée un dispositif de formation d’un an, nommé « période de reconversion », fusionnant les dispositifs de transitions professionnelles et de Pro-A (promotion par alternance). Le document précise que ce nouvel outil vise à sécuriser les reconversions, le contrat de travail et la rémunération du salarié étant maintenus. Des mesures concernent aussi les salariés exposés à la pénibilité, lesquels pourront être épaulés par le conseil en évolution professionnelle (CEP) pour se reconvertir à partir de 45 ans. Pour Michel Beaugas, ce projet d’accord répond bien au document de cadrage du gouvernement. S’il est signé, il devra donc en tenir compte dans la loi !.