Sidération et brutalité résonnent chez les salariés de l’usine Recipharm à Monts. Mardi 21 novembre, la direction leur a en effet annoncé la fermeture de l’entreprise si aucun repreneur n’était trouvé. Concrètement, ce sont 225 emplois qui seront potentiellement détruits à l’horizon de 2025. Pourtant, tout avait été consenti pour sauver l’entreprise. Accord d’activité partielle de longue durée et rupture conventionnelle collective ont rythmé les derniers mois. Pour FO Recipharm, seul syndicat représentatif, soutenu par l’union départementale FO d’Indre-et-Loire, le seul mot d’ordre reste la mobilisation contre la fermeture.
Après la déjà trop longue liste de fermetures d’entreprises dans le département (Michelin, Tupperware, Sandvik, BSI, Mame, SES, etc ) et de suppressions d’emplois chez Schrub, AEG, Liotard pour ne citer qu’eux, c’est un nouveau coup dur qui s’abat sur tout le tissu industriel du département indique Grégoire Hamelin, secrétaire de l’UD FO 37. Pour FO, le message est clair : il n’est pas question d’aider en quoi que ce soit à la fermeture de ce site, l’heure est à la mobilisation de tous.
Un tissu industriel exsangue
On nous parle déjà de plan social, de reclassement ou de la recherche d’un repreneur, mais les exemples d’autres entreprises, dont Michelin, ne sont pas de nature à être rassurants. Les plans sociaux en mémoire n’ont été suivis d’aucune nouvelle implantation industrielle. Rien n’est venu remplacer les usines aujourd’hui disparues. Le taux d’emploi industriel a chuté à 16% en Indre et Loire. appuie le secrétaire départemental.
Les employés de Recipharm se posent déjà tous la question : Comment retrouver du travail dans un département qui connait déjà plus de 52 000 chômeurs ou dans le département voisin où la situation n’est pas meilleure, voire pire.
Pourtant Recipharm a bénéficié d’aides de l’État pour soutenir le groupe dans le cadre du plan relance. Alors que le gouvernement clame que la réindustrialisation est une de ses priorités et que la crise sanitaire a démontré la nécessité de faire revenir les productions pharmaceutiques sur le territoire national pour faire face aux besoins et combler les pénuries, la décision de fermeture du site de Monts apparaît plus que contradictoire. D’autant que le groupe fait des bénéfices.
Passer des paroles aux actes
Pour Grégoire Hamelin, la réponse est simple : Cela commence, déjà, par ne pas fermer des sites industriels où les salariés ont à la fois de l’expérience et une qualification reconnue. Les services de l’État doivent intervenir. Nous saisirons le préfet d’Indre-et-Loire et le ministère de l’Economie. Le gouvernement a aussi une responsabilité, il se doit d’intervenir dans le dossier.
Les militants FO Récipharm Monts ont décidé de se battre et d’organiser une véritable campagne de soutien et d’information, pour mobiliser l’ensemble des salariés et la population locale pour défendre les emplois.