Après avoir fait front commun sur les positions de FO pour contrer la réforme des retraites en décembre 2019, les syndicats FO-RATP, UNSA-Pôle traction, RS-RATP et Sud-RATP ont décidé de se rassembler sous la bannière FO-Groupe RATP. L’objectif est de créer une grande force syndicale pour défendre les intérêts des agents face aux enjeux à venir.
Le conflit des retraites nous a montré que tous unis, nous étions plus forts
. C’est sur ce constat, et pour répondre à une demande des agents du terrain, que les militants des organisations FO-RATP, Unsa-Pôle Traction, RS-RATP et Sud-RATP ont décidé de se rassembler au sein du syndicat FO-Groupe RATP. Ils en ont fait l’annonce dans un communiqué commun daté du 9 avril.
Fin 2019, ces organisations syndicales étaient en première ligne du combat contre la réforme des retraites, sur les positions de FO. Les agents de la régie, qui bénéficient d’un régime spécial, faisaient partie des salariés les plus impactés par la réforme.
On vit un rassemblement de militants de terrain qui se sont sentis à un moment en décalage avec les positions de leur organisation pendant cette grève, alors que les positions de FO, engagée dans un mouvement dur, sont restées indéfectibles
, a expliqué Cyril Manach, secrétaire général à FO-RATP, lors d’une conférence de presse organisée le 12 avril au siège de la confédération FO. Aujourd’hui, ces syndicats ont décidé de formaliser leur union au sein de FO-Groupe RATP, pour faire face aux nouveaux enjeux qui vont remettre en cause les fondements de la régie.
UNSA-Pôle traction (qui représente 60% de la conduite des métros et RER) rejoint l’unité syndicale. Nous répondons à une vraie demande du terrain d’un rassemblement syndical, a expliqué Laurent Djebali, secrétaire général du Pôle traction UNSA. Des projets comme l’ouverture à la concurrence arrivent à grands pas, et c’est le terrain qui en subit les conséquences. L’UNSA ne combattait pas sa mise en place. Nous voulons être une vraie force, avec des revendications, et pouvoir faire remonter les doléances du terrain à la direction
.
La déstructuration de la régie n’est pas inéluctable
Mohamed Bouzourene, membre du conseil d’administration de la RATP pour l’UNSA et conducteur de métro a pris l’exemple de la réforme Diapason, qui vise à supprimer 1200 emplois en 7 ans. Cela représente 3% des effectifs et c’est passé tout seul, a-t-il dénoncé. On nous dit que la déstructuration de l’entreprise est inéluctable, mais nous voulons une autre solution. On a un plan de relance de cent milliards d’euros et il n’y aurait pas d’argent pour le transport public ?
Un tel rassemblement syndical, c’est un projet gigantesque, c’est du jamais vu à la RATP
, a souligné pour sa part Hani Labidi, secrétaire général de Rassemblement syndical (RS), syndicat majoritaire chez les opérateurs de bus, qui rejoint également FO-Groupe RATP.
Le syndicat SUD-RATP intégrera l’union syndicale progressivement. Selon Laurent Djebali, la section SUD métros et RER intègre immédiatement le nouveau syndicat FO. Les autres sections SUD nous rejoindront après les élections professionnelles
, a-t-il ajouté.
Remporter les élections professionnelles
Car ce rapprochement se fait aussi en vue des prochaines élections professionnelle au sein de la régie, prévues en décembre 2021.
Lors du dernier scrutin, l’UNSA avait remporté 30.19 % des voix. Le pôle traction en représente 10%. FO avait réalisé un score de 6.86% et Sud de 8,95%. Les salariés réclament l’unité syndicale, beaucoup d’agents qui s’étaient éloignés des syndicats nous rejoignent, se félicite Cyril Manach. Au-delà d’une addition de chiffres, le plus important c’est la création de l’image auprès des salariés, et je nous vois numéro un à l’issue des élections.
Lors de la conférence de presse, le 12 avril, annonçant la naissance de FO-Groupe RATP, le secrétaire général FO Yves Veyrier a souligné qu’il ne s’agissait pas d’une OPA amicale ou hostile
vis-à-vis de qui que ce soit. Mais je ne peux que me féliciter que le choix fait librement par ces syndicats soit celui de rejoindre les combats que porte la confédération FO.
Patrice Clos, secrétaire général de la fédération des transports FO-UNCP, a rappelé pour sa part que la bataille contre la réforme des retraites n’était pas terminée. Il estime aussi que l’un des premiers combats à mener sera celui de l’ouverture à la concurrence, dont le but est de casser le statut des agents RATP
. Elle concernera le réseau des bus dès 2025.
Quant au secrétaire général de l’union régionale d’Ile-de-France FO, Gabriel Gaudy, il a souligné que ce rassemblement syndical au sein de la RATP représentait également un renfort aux camarades d’EDF, de La Poste ou de la SNCF qui font face au même schéma de privatisation.
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly