Rachat de Metex : la mobilisation de FO a payé

Le 3 juin, le groupe agroalimentaire Avril a déposé une offre de rachat de l’usine Metex Noovista d’Amiens. Le fruit d’une mobilisation d’ampleur menée par FO, sur le terrain et auprès des pouvoirs publics. Le site, fabricant des acides aminés pour l’élevage était menacé de fermeture.

Les 250 salariés de l’usine Metex d’Amiens, seul producteur européen de lysine, un acide aminé utilisé dans l’alimentation des animaux d’élevage ou la fabrication de certains médicaments, peuvent enfin souffler. Ils échappent à la fermeture de leur usine, placée en redressement judiciaire depuis le 25 mars par Metabolic explorer. Le 3 juin, le ministre délégué à l’Industrie Roland Lescure est venu leur annoncer que le groupe agroalimentaire Avril (Lesieur, Puget) avait déposé une offre de reprise, juste avant l’expiration du délai fixé par le tribunal de commerce de Paris.

Outre l’usine d’Amiens, l’offre de rachat inclut certaines activités de R&D (situées à Saint-Beauzire, dans le Puy-de-Dôme) ainsi que les activités commerciales basées à Paris. Soit 304 emplois au total. L’État, actionnaire à 30 % de Metex, financera en partie cette reprise via BPI France.

Tout n’est pas réglé, mais c’est un réel soulagement. On sort d’une période très difficile explique Karine Leclerc, délégué FO chez Metex. Avec la flambée du prix du sucre, utilisé pour fabriquer la lysine, mais aussi de par la concurrence de la lysine chinoise, moins chère, l’usine amiénoise était en grande difficulté depuis trois ans. Le chiffre d’affaires de Metex s’est ainsi effondré, passant de 270 millions d’euros en 2021 à 132,4 millions en 2023.

Nous en sommes à notre deuxième période d’activité partielle. Depuis janvier, l’usine tourne à un tiers de sa capacité. Il y a eu beaucoup d’inquiétude. Ici, les salariés ont beaucoup d’ancienneté. Or, malgré tout, par crainte de la fermeture, certains sont partis travailler ailleurs, relate la militante. Karine Leclerc estime que pour affronter cette période critique, l’intersyndicale, formée avec deux autres syndicats, a été une force pour les salariés et vis-à-vis des pouvoirs publics.

Rencontre avec la direction le 18 juin

FO a utilisé tous les moyens à sa disposition pour interpeller l’opinion et les pouvoirs publics. Nous avons organisé deux mobilisations à l’usine pour faire connaître notre situation à la presse indique Karine Leclerc. Appuyés par l’UD-FO de la Somme, la fédération FO Chimie et la confédération (le secrétaire général de FO Frédéric Souillot est intervenu auprès du ministère de l’Industrie pour souligner le cas de Metex), les syndicats ont été reçus deux fois au ministère. Mais aussi à la Mairie d’Amiens et à la Région Hauts-de-France, qui s’est dit prête à soutenir l’usine.

L’offre de rachat par Avril doit encore être validée définitivement (le tribunal de Paris statuera le 1er juillet). Reste une ombre au tableau : sur 276 salariés concernés par le rachat à Amiens et Paris, sept emplois dans les services de logistique et d’achat ne seront pas repris. Un problème que Karine Leclerc soumettra aux dirigeants d’Avril. Les syndicats doivent les rencontrer le 18 juin.

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