Si la question de savoir qui est riche relève souvent du tabou dans l’Hexagone, l’Observatoire des inégalités, dans son nouveau « Rapport sur les riches », souligne son importance : En France, il existe un seuil de pauvreté, mais pas de richesse. Or, si l’on veut comprendre les inégalités de revenus, il faut observer le bas de la hiérarchie, mais aussi le haut. L’association estime ainsi que 4,7 millions de Français (avec 3 860 euros net par mois, après impôts, pour une personne seule) peuvent être considérés comme riches, soit 7,4 % de la population. Si les citoyens aisés sont moins nombreux qu’il y a dix ans (784 000 personnes en moins entre 2011 et 2021), ceux qui restent sont plus riches. Par ailleurs, entre aisés et riches il y a une marge, notable. Les 10 % des plus riches reçoivent 35 % de l’ensemble des revenus, avant impôts. Et 635 000 personnes en France, soit le 1 % des plus riches, disposent d’un niveau de vie mensuel supérieur à 7 180 euros net (pour une personne seule, après impôts).
Richesse et patrimoine vont de pair
Cette opulence a bien sûr des conséquences sur leurs conditions de vie. Ainsi, 87 % des ménages les plus riches sont propriétaires de leur logement (contre 58 % des autres ménages) et la surface de celui-ci est en moyenne de 50 % supérieure. Les riches en revenus et les riches en patrimoine sont en grande partie les mêmes, ajoute le rapport. Alors que la France compte 141 milliardaires, l’écart se creuse justement encore lorsque l’on regarde du côté des ultra-riches, avantagés depuis 2018 par les réformes sur la taxation des revenus financiers. Les 10 % des plus fortunés disposent de 47 % du patrimoine de l’ensemble des ménages. Quant au patrimoine de la famille de Bernard Arnault (LVMH)… il correspond à la valeur de l’ensemble des logements de Marseille et de Nantes.