Les responsables départementaux de Force ouvrière (FO) assurent que leur syndicat a détrôné la CGT en termes de représentativité interprofessionnelle dans les Pyrénées-Orientales. Ils se basent sur des données consolidées que la direction du travail leur a transmises en juin et qui attribuent à leur organisation 28,47 % des suffrages cumulés lors des dernières élections professionnelles dans le public et le privé. Contre 26,36 % pour la CGT, selon qui ces chiffres « ne veulent rien dire », puisque certains de ses bastions dont les sièges ne sont pas situés en pays catalan (SNCF…) en sont exclus.
Pour le secrétaire départemental de Force ouvrière, Jérôme Capdevielle, la nouvelle est tout simplement « historique ». D’après les données de la direction générale du travail pour les Pyrénées-Orientales, son syndicat vient de dépasser pour la première fois la CGT en termes de représentativité interprofessionnelle en pays catalan. Selon ces chiffres, FO aurait en effet obtenu 9 375 voix lors des dernières élections professionnelles organisées dans les secteurs public et privé. Soit 695 de plus que la CGT.
« Ces chiffres que nous avons reçus en juin proviennent d’un nouvel éclairage de la direction du travail à la fin du cycle d’installation des comités économiques et sociaux (les fameux CSE, qui viennent de remplacer les comités d’entreprise, NDLR). Ils prennent également en compte les récentes élections dans les entreprises de moins de dix salariés, explique Jérôme Capdevielle. Au niveau du secteur privé, nous avons repris la deuxième place devant la CFDT et nous sommes à peine à 1065 voix de la CGT, alors que nous étions déjà la première organisation dans la fonction publique avec 1760 voix d’avance. »
Des chiffres « incomplets » aux yeux de la CGT
Selon le secrétaire départemental de FO, il s’agit d’une certitude : « Nous sommes désormais la première organisation interprofessionnelle des Pyrénées-Orientales. Pour nous, c’est un encouragement à continuer le développement que nous avons entrepris. Notre prochain objectif sera d’être premiers dans le secteur privé, en nous implantant dans les entreprises où nous ne sommes pas présents. »
Le secrétaire départemental de la CGT, Julien Berthélémy, ne conteste pas les chiffres. Mais ils sont selon lui incomplets.« Ils ne prennent pas en compte les votes des salariés d’énormément de grosses entreprises, comme la SNCF, La Poste ou Enedis, qui n’ont pas leurs sièges dans le département », souligne-t-il.
Jérôme Capdevielle confirme. « Mais c’est pareil pour Pôle emploi, où nous sommes ultramajoritaires. C’est la règle du jeu fixée par la direction du travail. »
Les deux leaders syndicaux restent cependant d’accord sur l’essentiel. « Ce qui est important, ce sont les combats de demain », concluent-ils. « Et pour bon nombre d’entre eux, nous serons côte à côte avec la CGT », assure Jérôme Capdevielle. Alors qu’une nouvelle tentative de réforme des retraites se profile.