Ce jeudi 9 mars, de 8 heures à 10 h 30, entre 200 et 250 manifestants ont bloqué l’autoroute A9 au niveau de la grande barrière de péage du Boulou à l’appel de l’intersyndicale départementale contre la réforme des retraites. Plusieurs dizaines de gendarmes ont dû être mobilisés pour leur faire lever le camp. L’intervention s’est déroulée dans le calme.
L’action était annoncée. Et bien préparée. Les manifestants ont commencé à se rassembler ce jeudi 9 mars vers 7 heures sur un parking du distriport du Boulou, zone économique voisine de l’autoroute A9. Objectif : investir la grande barrière de péage locale, axe de passage majeur entre la France et l’Espagne, notamment pour les poids lourds.
« Nous sommes là pour matérialiser la France à l’arrêt en bloquant la frontière, résumait avant le top départ de l’action le secrétaire départemental de FO, Jérôme Capdevielle, qui était à l’initiative de l’opération. Nous avons négocié en amont avec les forces de l’ordre. Nous ne voulons pas d’incidents. Une fois la circulation paralysée, nous irons à la rencontre des automobilistes pour les sensibiliser en vue des manifestations prévues les 11 et 15 mars. L’objectif est également de médiatiser l’action pour faire en sorte que nous soyons le plus nombreux possible lors des mobilisations à venir. »
C’est le gouvernement qui bloque !
En fin de compte, ils étaient entre 200 et 250 à participer au blocage de l’A9 ce jeudi matin. En plus des militants des organisations membres de l’intersyndicale, quelques gilets jaunes étaient également de la partie. Sur les coups de 8 heures, les manifestants ont comme prévu pris position sur les voies au niveau de la grande barrière de péage, occasionnant selon la société gestionnaire de l’autoroute jusqu’à 9 kilomètres de bouchons.
« L’opération est réussie, considère Julien Berthélémy, de la CGT. Aujourd’hui, c’est le gouvernement qui bloque ! S’il veut débloquer la situation, il n’a qu’à retirer son projet de réforme. S’il faut refaire ce type d’initiative pour obtenir gain de cause, nous le ferons ! » Christopher Pereira, de Solidaires, confirme. « Faire des actions de blocage n’est pas notre volonté première, souligne-t-il. Nous y sommes contraints car en face, ça ne fléchit pas. » Dans la même ligne, Géraldine Morales, de la FSU, estime la population victime d’une véritable « prise en otage de la part du gouvernement ».
Si on ne fait rien, la réforme va passer
Preuve de l’unité du mouvement, les syndicats dits réformistes sont peu ou prou sur la même ligne. « Ce gouvernement ne comprend que la force. On est obligés de bloquer pour se faire entendre. Si on ne fait rien, la réforme va passer », plaide Pierre Grousset, de l’Unsa. « Il va bien falloir qu’à un moment donné, la démocratie se fasse entendre », renchérit Omar Belguellaoui, de la CFDT.
Les gendarmes ont finalement délogé les manifestants peu après 10 heures. En les encerclant puis en les repoussant hors des voies. Tout s’est déroulé sans heurts. Voire dans une ambiance bon enfant. Les nombreux camions et voitures bloqués ont pu recommencer à circuler progressivement à partir de 10 h 30.
Journal l’Indépendant – édition du 10 mars 2023 – Arnaud Andreu