Les différents représentants confirment que le projet de loi adopté sera sources d’inquiétudes pour les salariés. Favorables à la vaccination, ils se montrent critiques et sceptiques sur son obligation et sur les dernières mesures votées pour les salariés récalcitrants.
Le pass sanitaire n’a pas convaincu les syndicats. Dans les Pyrénées-Orientales, les principaux responsables ne cachent pas leurs préoccupations à l’heure où les mesures votées du projet de loi sanitaire vont entrer en application dans les jours et semaines à venir. A la mi-septembre, certaines professions (soignants, pompiers, aides à domicile…) seront sous la menace de suspension de salaire s’ils ne présentent pas ce pass sanitaire.
Secrétaire général de FO 66, Jérôme Capdevielle se dit partager. « Il ne s’agit pas de juger un processus médical. Je ne suis ni médecin, ni infectiologue. Nous entendons que la vaccination reste un élément déterminant de la protection pour soi et pour les autres ». L’opposition donc se situe davantage sur « la méthode » consistant à rendre obligatoire la vaccination pour une partie des salariés. « Il y a eu un assouplissement sur la question des licenciements, mais l’on aurait pu éviter cette approche frontale. Alors que l’on a mis les hospitaliers depuis le début de la crise sanitaire devant des risques incommensurables, aujourd’hui, on voudrait les presser et les précariser ». Selon Jérôme Capdevielle, il est donc plutôt question « de lever certains blocages ». « C’est pourquoi nous réclamons que la vaccination soit faite sur le temps de travail et que le jour de carence ne s’applique pas en cas d’effets secondaires ».
L’heure était à convaincre plutôt que de contraindre
Julien Berthélémy, secrétaire départemental de la CGT, regrette lui aussi le principe de contrainte pour une partie des salariés. « Nous sommes favorables à la vaccination en étant conscients des enjeux et des objectifs de sortie de crise. Nous devons arrêter les confinements successifs. Cependant, nous sommes opposés à son obligation, avec ses restrictions des droits des salariés et des libertés individuelles. L’heure était plutôt à convaincre plutôt que de contraindre ». Selon le leader syndical, « une pression » serait déjà mise dans certains établissements. « Il y a beaucoup d’inquiétudes chez les salariés face à l’évolution du virus et l’engorgement de notre système de santé. Pleins de sujets se chevauchent rendant le débat illisible. Il faut se concentrer sur le problème majeur de notre système de santé qui a besoin aujourd’hui d’être renforcé avec plus de lits et davantage de moyens. »
Pour Fabien Carius, co-secrétaire de Solidaires 66 et secrétaire Sud santé-sociaux, se dit opposer « aux mesures coercitives de ce pass sanitaire. Il est inadmissible d’accepter que des salariés puissent être privés de salaires deux mois consécutifs et plus s’ils ne souhaitent pas se faire vacciner. Cela revient à rendre la vaccination obligatoire pour tous les salariés. Dans sa construction actuelle, c’est une réponse autoritaire, inadaptée et antisociale. La vaccination est un des outils de lutte contre la pandémie, mais ne peut occulter l’incurie gouvernementale en matière de moyens humains et matériels pour les hôpitaux ». Julien Marion