Ce mardi 29 juin, les syndicats FO et CGT de la Caisse d’allocations familiales des Pyrénées-Orientales appellent les salariés à se mettre en grève, dans le cadre d’une journée d’action nationale, pour dénoncer la dégradation des conditions de travail consécutive, notamment, à l’entrée en vigueur de la réforme des aides au logement, en janvier dernier.
Encore une réforme qui met le feu aux poudres. Ce mardi 29 juin, les personnels de la Caisse d’allocations familiales (Caf) des Pyrénées-Orientales sont invités à stopper le travail pour dénoncer « l’impact conséquent » de la refonte des règles de calcul des aides au logement, tant sur leurs conditions de travail que pour les usagers.
« Il s’agit de la réforme de trop, s’énerve Béatrice Surjus, la déléguée du syndicat FO, majoritaire à la Caf des Pyrénées-Orientales. Elle vise à faire des économies sur le dos des plus modestes et engendre pour certains des baisses d’allocations de plusieurs centaines d’euros d’un trimestre sur l’autre, ce qui peut avoir des conséquences dramatiques pour certaines familles. Les allocataires sont mécontents, ce qui est légitime. Mais c’est le personnel de l’accueil qui prend cette exaspération en pleine figure (incivilités, menaces…). Et ça, ce n’est pas acceptable. »
Entre janvier et mai, le volume de trop-perçus a connu une hausse de 800 % dans le département
La déléguée syndicale CGT de la Caf des P.-O., Muriel Baudoin, confirme. « De plus, nous avons un système informatique qui est inadapté pour appliquer la réforme, renchérit-elle. On doit jongler avec les bugs. Il y a notamment un problème de demandes de remboursement de trop-perçus qui ne sont pas justifiées. Entre janvier et mai, le volume de trop-perçus a connu une hausse de 800 % dans le département. »
Les responsables syndicaux évoquent aussi une charge de travail en pleine explosion. Chronophage, la mise en place de la réforme, en vigueur depuis janvier dernier, engendrerait un important accroissement du stock de dossiers en retard. Pour ne rien arranger, la Caf des Pyrénées-Orientales souffrait déjà d’un sous-effectif chronique avant janvier 2021. Selon la CGT, neuf postes manqueraient à l’appel. Conséquence : les salariés auraient effectué pas moins de 3768 heures supplémentaires en 2020.
Autant de raisons qui motivent le mouvement des personnels qui réclament pêle-mêle la suspension (voire la suppression) de la réforme des aides au logement, des embauches, ou encore un « système informatique fiable et opérationnel ».
Source : Arnaud Andreu
L’indépendant du 28 Juillet 2021