Préfon : une solidarité aux raisons historiques


É voquant la Préfon, la Caisse nationale de prévoyance de la fonction publique, née en 1964 de l’action de quatre syndicats, notamment de FO, certains médias cherchent actuellement à pointer une incohérence dans le discours syndical critique envers le projet de réforme des retraites. Or la Préfon, qui s’adresse aux fonctionnaires et assimilés, est un régime facultatif et supplémentaire, rappelle, pour la FGF-FO, Philippe Soubirous (président de la Préfon de 2008 à 2012). Cette caisse, qui compte 400 000 adhérents (sur 6,5 millions d’agents publics…), fonde son existence sur une volonté de solidarité, laquelle perdure. Le profil type actuel de l’adhérent est un agent territorial de catégorie C, soit au plus bas salaire, insiste-t-il, précisant que la cotisation de base à la Préfon est de 20 euros par mois.

Le risque de devoir se payer un complément de pension

Alors qu’au début des années 1960 des régimes complémentaires de retraite ont été créés dans le privé grâce à l’action syndicale, en particulier celle de FO, souligne la confédération, les fonctionnaires (notamment à l’époque les hauts fonctionnaires) dont la part des primes dans le salaire était très importante ont demandé une retraite complémentaire afin de compenser la baisse du taux de remplacement. Or, l’État employeur a refusé de participer au financement de ces retraites, rappelle Philippe Soubirous. Depuis cette époque, note-t-il, la part des primes dans le salaire s’est accrue dans toutes les catégories (A, B et C). Quant aux grilles indiciaires, elles ne sont toujours pas à la hauteur des qualifications. Autant dire que l’absence d’augmentations générales des traitements/salaires pèse sur le niveau des pensions. Or, par la réforme que voudrait imposer le gouvernement et qui organiserait la baisse sévère des pensions, les agents seraient contraints de se payer un complément pour leur retraite, insiste-t-il. On serait alors bien loin du choix personnel d’adhérer ou pas à la Préfon…


Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly

Quitter la version mobile