L ’inflation a beau s’annoncer persistante en 2024, et les dépenses contraintes des ménages et des particuliers être prévues à la hausse (avec l’augmentation des tarifs de l’électricité en février), de nouveau l’exécutif n’a pas octroyé de « coup de pouce » au Smic le 1er janvier. Pour la douzième année consécutive depuis 2012, il s’est contenté d’appliquer les mécanismes de revalorisation légaux. En vertu de ceux-ci, le salaire minimum brut légal horaire a été porté à 11,65 euros le 1er janvier (+ 1,13 %). Alors que le Smic ne suffit pas pour vivre dignement, cette revalorisation, qui équivaut à une hausse de 13 centimes d’euro brut par heure travaillée, relève de l’obole pour les 3,1 millions de travailleurs concernés.
Le credo fâcheux des « experts »
Ce faisant, de nouveau, l’exécutif suit les recommandations du « groupe d’experts Smic », dont FO conteste la légitimité. Selon eux, accorder un coup de pouce au Smic risquerait d’être préjudiciable à l’emploi, en clair d’alourdir le coût du travail. Dans leur rapport annuel 2023, ils persistent à appeler à la suppression de la revalorisation automatique du Smic basée sur l’inflation, et poussent l’idée d’indexer le Smic automatiquement sur la moyenne des évolutions des minima salariaux d’un panel de branches. Ces experts renvoient la balle à la négociation salariale de branche. Ce n’est pas le lieu !, dénonce Karen Gournay, secrétaire confédérale. Mi-décembre, FO a réaffirmé son opposition à cette idée de réforme et revendiqué l’indexation de tous les salaires sur l’inflation.