Les syndicats appellent la population du département à se rassembler samedi prochain sur les quais pour dire non à la délocalisation des centres de santé de la Côte et du Vallespir.
Tous ensemble. C’est le cas de le dire. Hier, les représentants de toutes les organisations syndicales du département se sont réunis à la bourse du travail de Perpignan. A cette occasion, ils ont appelé d’une même voix la population à se rassembler ce samedi 15 février, de 10h à 12h30, sur les quais du port. Pour s’opposer au projet de délocalisation des centres de santé de la Côte Vermeille et du Vallespir. « Ces territoires ont déjà subi des pertes massives d’emplois », a rappelé, en préambule le secrétaire départemental de la CGT, Pierre Place.
Emplois menacés
« Si les centres de santé de Cerbère, Banyuls et Arles-sur-Tech étaient délocalisés à Perpignan, comme cela a été annoncé, au moins 350 emplois directs seraient voués à disparaître sur le secteur (plus de 1000 en comptant les emplois induits), a poursuivi Pierre Place. De plus, en supprimant de tels services publics, n’est-on pas en train d’abandonner ces territoires ? ». Le secrétaire départemental de la FSU, Gérard Gironell, semble sur la même longueur d’onde : « Tout le monde doit avoir le droit de choisir le lieu où il veut faire sa vie. Et quand on ferme un service public, ce ne sont pas que des emplois qui disparaissent, mais aussi des classes d’écoles et des commerces ».
« Désertification »
Dans un courrier récemment envoyé aux sénateurs du département, l’Union professionnelle des artisans (UPA) abonde elle aussi dans le même sens. Selon la CGT, la missive de l’UPA évoque la disparition de dizaines d’entreprises en cas de délocalisation. De leur côté, CFDT, CFTC et FO mettent notamment l’accent sur les dangers du « tout tourisme ». « Aujourd’hui, le schéma qui nous est proposé est celui de la désertification des territoires reculés du département, s’est par exemple énervé le secrétaire départemental de FO, Jérôme Capdevielle. C’est une vision de l’emploi qui repose uniquement sur la neige et le sable ». La CFE-CGC (syndicat de cadres), l’Unsa et Solidaires se sont également associés à l’appel à manifester. Côté politique, le Parti communiste et Esquerra republicana de Catalunya (ERC) soutiennent le mouvement.
Revendications intersyndicales
Centre de rééducation de Cerbère. « Nous visons non seulement sa sauvegarde, mais aussi son développement vers la recherche en lien avec le CHU de Montpellier », martèle Pascal Mathieu de la CGT santé et action sociale. Le syndicat, qui souligne la « vocation nationale » du centre réclame par ailleurs que la dotation correspondante soit attribuée à la structure.
Centre héliomarin de Banyuls-sur-Mer. Selon les syndicats, l’établissement a été « trop longtemps laissé à l’abandon ». C’est pourquoi il faut le « réhabiliter » (FO) et « lui donner les moyens de fonctionner convenablement ».
Le Château Bleu d’Arles-sur-Tech. Pour la CGT : « S’il venait à disparaître. Il n’y aurait plus de lits de soins de suite et de rééducation en Vallespir. Pour nous, ce n’est pas envisageable ».
Table ronde. La CGT continue à réclamer la tenue d’une table ronde avec le préfet autour de la délocalisation.
Coup de gueule. La conduite de la directrice de l’Agence régionale de la santé, Martine Aoustin, dans ce dossier semble avoir quelque peu irrité le secrétaire départemental de la CGT. « Elle nous a garanti qu’elle nous recevrait dès le début de l’année, a-t-il affirmé. Elle n’a pas tenu son engagement. Cette personne n’a pas de parole ».
L’Indépendant – Edition du 8 février 2014 – Arnaud Andreu