Il est le secrétaire FO du syndicat lyonnais de la police municipale (PM) et de celui des territoriaux de la ville.
Il est aussi secrétaire adjoint du syndicat national FOPM.
De l’activité de terrain aux négociations, le travail en équipe est pour Bertrand Debeaux la base indispensable pour construire des victoires syndicales. Et l’actualité le prouve.
Bertrand Debeaux, 44 ans, a un agenda qui déborde. Marié, père de quatre filles, ce policier municipal (quelque 26 000 en France), qui exerce encore trois journées par mois pour garder un pied dans un cadre strictement professionnel, détient un mandat de secrétaire général du syndicat local FO-Police municipale (FOPM), premier à Lyon, un mandat de secrétaire national adjoint de FOPM et un autre de secrétaire général du syndicat FO des personnels territoriaux (9 500 agents) de la ville. Syndicat dont il compte bien booster l’audience grâce à un travail d’équipe. Comme au rugby à XIII, son sport collectif de cœur. Illustration au sein des territoriaux de Lyon… Les policiers municipaux ont déjà manifesté avec les agents des écoles. Et ces derniers sont solidaires de la PM. On fait partie d’un tout et il est important de montrer à quel point on se ressemble. Rien ne destinait ce natif de Seine-Saint-Denis à une carrière dans le public, lui qui était jusqu’en 2011 dans le privé. Jusqu’à son licenciement d’une grande enseigne de distribution. Une catastrophe. Je dormais dans ma voiture, j’ai dû trouver une solution en urgence. Il devient agent de surveillance de la voie publique (ASVP) en CDD, puis passe et réussit le concours interne de la police municipale.
Le voilà fonctionnaire de catégorie C à Lyon (260 agents à la PM). Et c’est à l’occasion d’une grève, portée par FO, qu’il découvre l’action syndicale il y a près de dix ans. Tout notre service était en grève. Bertrand prend sa carte FO, syndicat qui a toujours répondu présent pour les policiers municipaux.
Nous avons obtenu enfin que l’on parle du volet social
Actuellement, alors que des associations du secteur ont lancé très médiatiquement une grève des PV, le syndicat bataille, lui, sur le terrain de la négociation pour des améliorations indemnitaires et statutaires. On défend le mandat ! Il s’agit de peser sur les négos que l’on attend depuis vingt ans ! Et nous avons obtenu enfin que l’on parle du volet social. Initialement, la ministre déléguée chargée des collectivités territoriales visait à évoquer l’ajout de nouvelles missions à la PM et à imposer le RIFSEEP, le régime indemnitaire en vigueur dans la fonction publique. Mais, première victoire syndicale, le 14 novembre elle a fait machine arrière, effaçant l’idée du RIFSEEP, qui constituait un abandon de nos spécificités PM, insiste Bertrand. Fini la fusion entre la prime ISMF (indemnité spécifique mensuelle de fonction) – dont FO demande toujours qu’elle soit intégrée au calcul de la retraite –et l’IAT (indemnité d’administration et de technicité). Désormais, se réjouit le militant, la ministre ouvre la voie à la préservation de l’ISMF et à son évaluation prochaine. Quant à l’IAT, elle ferait place à une part forfaitaire dynamique inspirée du régime indemnitaire des directeurs de la PM. Avec possiblement une mise en œuvre début 2024. Le ministère accepte aussi d’ouvrir des négociations sur le régime de retraite, au premier trimestre 2024 et avec un calendrier de discussions. Les négociations avancent et FOPM a déjà prévu d’expliquer ces annonces aux agents lors d’une réunion qui se tiendra le 28 novembre, de 9h à 17h à l’hôtel de ville de Lyon.