Les policiers d’élite de la BRI demandent la reconnaissance spécifique de leur compétence, de leur disponibilité et de leur engagement au moyen d’une prime de mission exclusive.
Les effectifs des brigades de recherche et d’intervention (BRI) de la police ont entamé une grève du zèle le 14 avril dernier, avec le soutien du syndicat FO, Un1té. Leur revendication : une prime mensuelle de 500 euros qui permette de distinguer leur compétence et leur disponibilité.
Cela correspond au premier échelon d’une prime du RAID, justifie Grégory Joron, secrétaire général d’Un1té. Car les quelque dix-sept BRI de France (environ 400 fonctionnaires) ont beaucoup évolué ces dernières années et leur champ de compétences (d’abord le grand banditisme et le narcotrafic) s’étend désormais à la lutte contre le terrorisme et à la protection des grands événements. Il y a une grande porosité entre les forces d’intervention et les BRI, poursuit le militant. Et ce sont des professionnels qui peuvent être rappelés à 23h, alors qu’ils ne sont pas d’astreinte, et qui sur des affaires médiatiques, comme récemment la recherche d’Amra, peuvent rester 24, 48, voire 72 heures sur le pont.
Un fonctionnement ralenti
Ces agents, qui n’ont pas le droit de grève, ont donc décidé de respecter scrupuleusement les dispositions de
l’arrêté portant organisation du temps de travail dans la Police nationale : respect des temps de repos, des heures supplémentaires, des week-ends, des astreintes ou des conditions de rappel… Par exemple, les personnels ne rentrent plus chez eux avec la voiture de service et l’équipement d’intervention, souligne Grégory Joron. En cas d’urgence ils doivent donc repasser au service pour s’équiper. Et s’ils ne sont pas d’astreinte, ils ne sortiront pas. Le 16 avril, soixante-dix d’entre eux ont également manifesté devant le siège de la Direction nationale de la police judiciaire. C’est extrêmement rare pour des groupes habitués à travailler dans l’ombre. Alors qu’un plan pour revaloriser la filière investigation est actuellement en discussion, Un1té milite fortement pour que cette prime de mission exclusive soit incluse dans le dispositif.
« Cela fait dix ans que nous portons cette revendication. Et on ne nous dit ni oui, ni non. Si bien qu’aujourd’hui un policier de BRI gagne moins qu’un flic de Police Secours en service de nuit », s’indigne Grégory Joron.