A l’issue de l’exercice 2019, les salariés ont eu la confirmation qu’ils obtiendront, bien qu’en baisse, un intéressement. Nouvelle positive de courte durée puisque lors de la conférence de presse du 14 février, la direction du Groupe Renault a annoncé un vaste plan d’économies visant à réduire ses coûts structurels de 20 % (deux milliards d’euros) au cours des 3 prochaines années et surtout a fait savoir « sans tabou » ne pas exclure des fermetures d’usines.
Dès le 17 octobre 2019, à l’annonce de la révision de ses objectifs annuels : « Le free cash-flow opérationnel de l’Automobile devrait être positif au second semestre mais sans garantir qu’il le sera pour l’année », FO signataire de l’accord d’intéressement, interpellait la Direction sur le risque que l’absence d’intéressement conditionné par un free cash-flow positif aurait un impact considérable sur le moral des salariés et leur confiance en l’avenir du Groupe.
Vendredi 14 février 2020, Renault annonce ses résultats financiers avec un free cash-flow positif (153 millions d’euros en 2019 contre 607 millions d’euros en 2018). Les salariés bénéficieront donc d’un intéressement en 2020 au titre des résultats 2019.
Soulagement éphémère, puisque les chiffres annoncés à l’occasion de la conférence de presse sur les résultats financiers du Groupe Renault, ont révélé une réalité amère pour l’entreprise avec un volume de ventes en recul de 3,4 % – Chiffre d’affaires en repli de 3,3 % à 55,537 millions d’euros – MOP à 4,8 % – Résultat net à 19 millions d’euros contre 3 451 millions d’euros en 2018. Ce n’est pas comme si la santé du Groupe s’était dégradée en quelques jours, FO avait déjà dénoncé des choix stratégiques de la Direction qui ont contribué à aggraver la fragilité de l’entreprise. L’accumulation de jours de chômage partiel dans les usines en 2019 est un signe qu’on ne peut pas ignorer. Il faut regarder la réalité en face et les résultats financiers en sont la preuve.
La Direction à travers les propos tenus par Madame Delbos (Directrice générale par intérim) selon lesquels « nous n’avons aucun tabou et nous n’excluons rien… » a suscité l’inquiétude pour les 38 000 salariés en France. Devant ces déclarations, la transparence est plus que jamais nécessaire. C’est pourquoi, nous avons d’ores et déjà demandé une rencontre avec la Direction générale.
Devant la réalité économique, la Direction ne peut se voiler la face et doit garantir la pérennité de l’entreprise dans un secteur en pleine mutation. Pour FO, il est clair que les 3 prochaines années seront déterminantes. FO a conscience que le secteur automobile doit et peut résoudre une équation difficile avec des enjeux colossaux : maintenir les équilibres en prenant en compte les objectifs environnementaux, la conception et la fabrication de nos véhicules et la préservation de l’emploi. L’Alliance avec nos partenaires Nissan et Mitsubishi reste une chance réelle de faire réussir le Groupe Renault dans une transformation historique et sociétale.
L’automobile est au cœur de transformations historiques. Elle fait face à des défis qui nécessitent d’aménager des mutations structurelles. Mais pour FO, cela doit se faire avec plus de justice et de cohésion sociale. Nous devons renforcer notre capacité d’agir. La seule question qui vaille c’est de prendre en compte la réalité et proposer des solutions pour le maintien des sites en France et garantir nos emplois, ceux d’aujourd’hui et de demain.
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly