Les syndicats l’assurent. Les remontées du terrain laissent une nouvelle fois présager une journée d’action suivie contre la réforme des retraites ce mardi 31 janvier. Focus sur les secteurs qui mobilisent et sur la stratégie des organisations pour amplifier encore le mouvement dans les Pyrénées-Orientales.
Et rebelote ? Dans la foulée du 19 janvier, les syndicats prévoient une nouvelle mobilisation d’envergure contre la réforme des retraites ce mardi 31. Notamment dans les secteurs clés, comme les transports. La SNCF annonce d’ores et déjà seulement deux circulations TER sur cinq et un TGV sur deux en Occitanie du lundi 30 janvier à 19 heures au mercredi 1er février à 6 heures. Des perturbations sont également à prévoir ce mardi sur les réseaux de bus de la communauté urbaine de Perpignan (Sankéo) et de la Région (liO). Ou encore dans les organismes sociaux (Caf, Cpam…), les Finances publiques, les crèches et le service postal. Alors que dans les écoles maternelles et élémentaires du département, le syndicat SNUipp-FSU table sur plus de 50 % d’enseignants grévistes.
Pour les organisations du pays catalan, l’enjeu de cette nouvelle journée d’action contre le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans est bien simple. « Nous voulons rassembler au moins autant de monde dans la rue que le 19 janvier dernier, indique le secrétaire départemental de la CGT, Julien Berthélémy. Et on le fera ! »
« Peser sur l’économie sans s’essouffler »
En attendant, les syndicats se projettent dans l’après-31 janvier. « Dès cette semaine, certaines fédérations vont tenter d’embrayer sur des grèves reconductibles, poursuit Julien Berthélémy. Le débat parlementaire sur le projet de réforme va débuter d’ici quelques jours. Mais à mon avis, le rapport de force va monter crescendo. On veut peser sur l’économie pour faire plier le gouvernement, mais on ne veut pas s’essouffler. » Pour l’heure, les cheminots ne semblent, par exemple, pas encore prêts à partir en reconductible. Mais ils prévoient d’ores et déjà de se remettre en grève les 7 et 8 février prochains. Sans rien exclure pour la suite.
« Notre objectif est d’élargir le plus possible la mobilisation, renchérit le secrétaire départemental de FO, Jérôme Capdevielle. Le 19 janvier, les salariés du privé étaient bien présents, ce qui est une nouveauté. Mais nous voulons aussi aller chercher les jeunes et les femmes, qui seront parmi les premières victimes de cette réforme brutale et injuste. Nous voulons faire entendre à toutes celles et ceux qui ne se sont jamais mobilisés de leur vie la nécessité de le faire aujourd’hui. »
Des initiatives « pédagogiques »
Dans cet objectif, des initiatives à visée « pédagogique » sont prévues dans le département. Notamment sur les conséquences de la réforme pour les femmes, que la Première ministre nie. Le 10 février prochain, le collectif Droits des femmes, dont font partie la CGT, Solidaires et la FSU, appelle à un rassemblement sur ce thème pour remettre les pendules à l’heure.
Tandis que le 16 février, l’ensemble des syndicats organiseront à l’université un débat public sur les conséquences de la réforme pour la jeunesse. Car selon eux, qui dit seniors au travail plus longtemps, dit difficultés nouvelles pour l’entrée dans l’emploi des jeunes. Entre autres.Ce mardi 31 janvier, la manifestation perpignanaise partira à 10 h 30 de la place de Catalogne pour rallier la préfecture via les grands boulevards.
L’indépendant – édition du 30/01/2023 – Arnaud Andreu