Les lignes de bus de la proche banlieue parisienne s’ouvrent à la concurrence. Les trois premiers lots devaient être attribués le 12 novembre à des filiales privées de la RATP et de la SNCF. FO redoute une dégradation des conditions de travail et de la rémunération des 2 500 agents concernés par ces transferts.
A près la grande couronne, c’est désormais le réseau des bus de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) qui s’ouvre à la concurrence, en application d’une loi de 2009 retranscrivant un règlement européen. Les trois premiers lots, situés en petite couronne, devaient être attribués par appels d’offres le 12 novembre. La RATP devait en conserver deux, mais par le biais de sa filiale Cap IDF, le troisième allant à Keolis, filiale de la SNCF. Le changement d’opérateur se fera entre août et novembre 2025. Les 2 500 agents concernés seront contraints d’accepter le transfert de leur contrat de travail chez le nouvel employeur, sous peine de licenciement.
Jean-Christophe Delprat, secrétaire fédéral chargé de la RATP à la fédération FO des Transports et de la Logistique – UNCP, dénonce l’éclatement de la Régie. Pour les agents qui souhaitaient évoluer au sein de la RATP, tout s’arrête. Tous devront accepter d’aller travailler dans le privé mais avec les contraintes du service public. Et s’ils refusent, ils seront licenciés, c’est extrêmement violent, dénonce-t-il.
Dix lots supplémentaires à attribuer
Pour Laurent Djebali, secrétaire général du syndicat FO-Groupe RATP, cette annonce est synonyme de régression sociale à tous les étages. La direction de la RATP promet le maintien de la rémunération des agents transférés. Le montant garanti sera calculé sur la base des douze derniers mois, hors intéressement et heures supplémentaires. Si le repreneur prévoit un niveau de rémunération inférieur, il devra verser une indemnité mensuelle pour combler la différence.
Supercherie, dénonce Laurent Djebali. Le niveau de rémunération est garanti, mais pas les conditions de travail. Si demain l’agent travaille davantage le week-end ou en deux services sur une même journée, il ne gagnera pas plus tant que sa rémunération n’aura pas dépassé le minimum garanti. De même, à chaque augmentation de salaire, c’est le montant de l’indemnité compensatrice qui baissera.
Le syndicat, qui avait remporté 40,31 % des voix à l’issue des élections au conseil d’administration du groupe RATP fin mai, revendique notamment la prise en compte des conditions de travail dans la grille de rémunération. Dix autres lots seront attribués d’ici octobre 2025. Au total, quelque 20 000 agents devront quitter l’établissement public.