68 en 2011, 42 cette année et peut-être une maigre vingtaine d’ici décembre. Depuis l’ouverture du frêt à la concurrence en 2006, Cerbère est victime d’une hémorragie d’emplois que rien ne semble juguler (les cheminots demandent à la SNCF de développer le ferroutage, en vain). « Dès 2006, les opérateurs privés ont pris 20% du trafic national, rappelle les responsables FO Capdevielle, Grau et Grasa, sur Cerbère ils se sont implantés de façon agressive en 2011 et ils ont pris 50% du trafic. Ils en auront 100% le 10 décembre ». Plus de frêt à Cerbère donc plus de cheminots ? « C’est ça ! On perdrait la moitié des emplois qui restent, soit une vingtaine de personnes ». « Concurrence déloyale » La pilule est d’autant plus difficile à passer que les cheminots jugent la concurrence « déloyale » : « C’est une entreprise allemande, Euro Cargo Rail, qui a remporté le marché qu’elle sous-traite à une société espagnole, la Slisa, mais est-ce bien légal ? On a demandé à l’Inspection du travail d’enquêter, ce qu’elle fait depuis fin juillet. On attend que cette concurrence déloyale soit officiellement dénoncée. On est confiant mais il faut que les conclusions arrivent quand il est encore temps… ». FO, qui condamne « le silence assourdissant de la SNCF », a écrit au ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg « cet été, mais on n’a pas eu de réponse ».
L’Indépendant – Edition du 24 octobre 2012 (Frédérique Michalak)