La multinationale de l’agroalimentaire va supprimer en France 148 postes de commerciaux. 314 autres seront intégrés dans une nouvelle société aux statuts encore inconnus. Pour FO, les modalités de négociation de ce projet sont inacceptables.
Au sein de Nestlé France, le choc est rude. Le 23 octobre, la direction a annoncé vouloir réduire de 30% ses effectifs commerciaux dédiés à la grande distribution. Le projet prévoit la suppression de 148 postes sur les 462 actuels, Les 314 autres postes de commerciaux seront intégrés dans une nouvelle société créée par Nestlé dont nous ne savons rien actuellement., indique David Le Doussal, délégué FO. Dans un communiqué commun, les six syndicats, dont FO, formant l’intersyndicale, dénoncent un modèle, qui (…) est, en fait, très clairement conçu pour répondre aux impératifs de rentabilité imposés par le groupe.
Du jamais vu dans le premier groupe alimentaire mondial !
FO dénonce les conséquences sociales de ce projet articulant suppressions et externalisation des emplois. On demande aux salariés de choisir entre rester ou partir, entre le 25 décembre et le jour de l’an, s’indigne David Le Doussal. Et on ne leur dit pas dans quelles conditions ils pourront partir ou rester Et la direction ne dit mot entre autres pour l’instant sur la question des rémunérations et des conventions collectives qui seront appliquées dans la nouvelle société aux statuts flous pour l’instant. Pour l’intersyndicale, les modalités de négociation de ce projet sont inacceptables. Le timing plus que serré ne peut pas permettre la tenue d’un dialogue social serein et efficace. Le 6 novembre, les organisations ont quitté la première réunion de négociations.
Tandis que la direction argue d’un besoin accru d’agilité des équipes commerciales, ce projet c’est du jamais vu dans le premier groupe alimentaire mondial !, s’indigne le militant. Un projet qui prévoit par ailleurs fustige l’intersyndicale, l’externalisation de la commercialisation de Nesquik, céréales Nestlé, Maggi et lait concentré. Or, depuis une dizaine d’années, les effectifs de Nestlé France ont fondu, passant de 16 000 à 8 700. On a eu un gros PSE en 2005, puis un plan tous les deux ans. Depuis quelques années, le rythme s’est encore accéléré précise le délégué FO. Que va-t-il rester de Nestlé France quand déjà le groupe a vendu ou n’a gardé qu’une part minoritaire dans des marques (Babybel, Herta, Maggi, Buitoni) s’inquiète-t-il. S’élevant contre les méthodes du groupe consistant à avaler les dividendes sans s’occuper des emplois, David Le Doussal appelle, avec l’intersyndicale, à placer les Hommes avant le profit. En très bonne santé financière, Nestlé affichait en 2023 un chiffre d’affaires de 98 milliards d’euros…