Confinement, déconfinement, fermeture des musées, réouverture des petites salles… L’offre culturelle devient complexe. Quelques informations dans ce dédale labyrinthique au seuil de l’été.
Les petits musées et salles d’expositions commencent à rouvrir, mais pas encore les grands musées nationaux et régionaux. Mais depuis plusieurs années, ces derniers ont su utiliser les dernières technologies pour offrir des visites guidées en 3D et surtout en ce qui nous concerne aujourd’hui, des visites sur leurs sites internet.
Entre la mi et la fin mai, avait lieu la Journée internationale des musées, organisée par l’ICOM-Unesco (Conseil international des musées) et la très populaire Nuit européenne des musées, sous la férule des ministères de la culture des pays membres de l’UE. Il faudra attendre le printemps 2021.
Les petits musées
, petits par leurs tailles, mais pas leurs attraits, sont en train d’ouvrir à nouveau leurs portes quand ils ont la capacité de mettre en œuvre les mesures sanitaires et maîtriser le flux des visiteurs. Pour ces structures publiques (départementales, communales) ou privées (familiales, associatives), c’est un bol d’oxygène indispensable pour survivre.
À Cambo-les-Bains, la Villa Arnaga, résidence d’Edmond Rostand, a rouvert le 21 mai pour des visites sans guide de seulement 40 minutes et 20 personnes maxi. À La Rochelle les musées du Nouveau Monde, d’Histoire naturelle et Maritime sont à nouveau accessibles, mais les visiteurs doivent obligatoirement s’inscrire par téléphone sur un créneau donné. Ils ne pourront pas être plus de 20 par tranche horaire et devront suivre un circuit obligatoire afin d’éviter les croisements. À l’autre bout de la France, l’écomusée de la Cerise à Fougerolles est accessible avec un avantage de taille, la possibilité de se ravitailler en kirsch !
Internet à la rescousse
Nombreux sont les grands musées à proposer des visites virtuelles sur leurs sites web ou les réseaux sociaux. On peut ainsi se promener en vidéo au château de Versailles, au musée d’Orsay, au Grand palais qui a ouvert des « galeries numériques », tout comme la Maison européenne de la photographie qui présente des expos numériques. À Agen, le musée des Beaux-Arts a adapté ses horaires et met en avant, dans ses murs et sur internet, la découverture inattendue d’une sculpture d’Augustin Fumadelles (1), retrouvée dans les sous-sols du théâtre Ducourneau où elle était « confinée » depuis 80 ans.
Le Poitou-Charentes fait très fort. Avec sa plateforme alienor.org
, il propose une visite virtuelle d’une cinquantaine de musées de la région (Angoulême, Cognac, Saint Jean d’Angély, Rochefort…). la visite est divisée en quatre parcours et 32 salles thématiques (environnement, ethnographie, représentation humaine, travail et loisirs). Ce qui en fait un site muséal unique tient dans l’utilisation de la 3D qui permet d’observer œuvres et objets au plus près. On peut les manipuler, les faire pivoter, zoomer. Cette plateforme est facile d’utilisation et sa scénographie ludique.
Les directeurs des musées encore fermés sont actuellement en train de peaufiner leurs dossiers ou les ont déjà déposés en préfecture. Les conditions et dates dépendent donc actuellement de l’autorisation administrative. L’accès à la culture est aussi un droit fondamental pour tous.
(1) Augustin Fumadelles (1844-1924), natif d’Agen, ce sculpteur était un farouche républicain. En 1940, les nouveaux administrateurs vichystes du théâtre ont descendu son gaulois prisonniers des romains dans la chaufferie du bâtiment.
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly