De gauche à droite, Jérôme Capdevielle (FO), Francis Maury (Solidaires 66), Bruno Soulet (CGT), Françoise Chatard (FSU) et Pierre Place (CGT). Photo Harry Jordan
Une intersyndicale* appelle à manifester demain matin contre cette réforme, mais aussi pour l’emploi et le pouvoir d’achat.
Cette réforme n’est pas une “réformette” comme le laisse penser le gouvernement, mais une vraie réforme qui va peser grandement sur les salariés.
C’est aussi une réforme qui est grave pour les jeunes », tempête Pierre Place de la CGT. D’accord sur ces points, les syndicats appellent les salariés, retraités et chômeurs à une journée d’action mardi matin pour peser sur les décisions du gouvernement Ayrault.
Maintenir la pression
A quelques jours de la présentation de la réforme des retraites en Conseil des ministres, les syndicats ont décidé de mettre la pression sur le gouvernement qui « se raccroche à une pseudo-vision voulant que puisque l’on vit plus vieux on doit travailler plus longtemps, explique Pierre Place. Il faut que les salariés s’imposent dans ce débat : ils ne peuvent pas mettre un euro de plus ou perdre un trimestre ».
Un sentiment partagé par tous les représentants syndicaux qui souhaitent défendre le système de répartition, un départ à 60 ans et l’emploi des jeunes. « On ne doit pas perdre de vue que, par exemple, dans le secteur de la construction sept salariés sur dix n’arrivent pas à la retraite », commente Bruno Soulet de la CGT. « Ou qu’aujourd’hui 50% de ceux qui partent à la retraite sont en inaptitude (maladie, handicap…) ou au chômage », ajoute Jérôme Capdevielle pour FO.
« Une réforme anti-jeunes »
« Dans le département, 50% des moins de 25 ans ne trouvent pas d’emploi et demain on veut garder plus longtemps les salariés sur le marché du travail ! Avec cette réforme le gouvernement ne peut pas dire qu’il se bat contre le chômage, c’est une réforme anti-jeunes », reprend Bruno Soulet.
« Et on ne doit pas perdre de vue que le non-travail des jeunes coûte cher. Nous demandons aussi que le temps des études soit pris en compte dans le calcul de la retraite ou encore les périodes de congés parental », conclut Françoise Chatard de la FSU.
En appelant à la mobilisation contre cette réforme, les syndicats veulent par ailleurs défendre le pouvoir d’achat, avec une hausse des salaires et le SMIC à 1700 euros brut, combattre le travail précaire et militer pour une retraite décente pour tous.
L’Indépendant – Edition du 9 septembre 2013 (Isabelle Bley)
*Manifestation demain à partir de 11 h, départ du défilé de la place de Catalogne jusqu’à la place de la Victoire. L’intersyndicale est composée de quatre organisations syndicales : CGT, FO, FSU et Solidaires 66.