MM Packaging : FO s’oppose aux conditions « minables » prévues par le PSE

Alors que la fermeture du site de Moselle est annoncée pour avril, FO, premier syndicat de l’entreprise, organise actuellement la mobilisation contre le PSE, exposé par la direction et qui prévoit des conditions de départ au rabais.

Le 22 janvier, à l’annonce de la fermeture du site MM Packaging de Sarreguemines, en Moselle, la sidération se lisait sur les visages des 49 salariés. Ça a été un vrai coup de massue, souligne Alexandre Tott, secrétaire de l’union départementale FO Moselle. L’incompréhension était d’autant plus forte que toute l’année 2024, on avait effectué des heures supplémentaires. Une équipe de suppléance avait même été mise en place certains week-end. Donc l’activité tournait bien indique Myriam Fisch, délégué syndical FO dans l’usine. Le site, spécialisé dans les notices pharmaceutiques, fait partie des 70 qu’exploite le groupe autrichien Mayr-Melnhof.

Dans un communiqué de presse, la direction a indiqué que cette décision de fermeture découle de pertes financières de plus de 8 millions d’euros sur les dix dernières années. Un chiffre qui interroge et ne convainc pas FO, premier syndicat de l’entreprise avec 70% des suffrages lors des dernières élections. La direction se cache derrière de prétendues pertes financières et affirme n’avoir trouvé aucune solution malgré les efforts entrepris et une exploration intensive de toutes les options. FO conteste ces affirmations et dénonce une orientation stratégique de long terme et une absence totale d’investissement, explique l’UD dans un communiqué. D’autant que l’on constate qu’il s’agit plus d’un transfert, précise la déléguée syndicale. La preuve, la direction ne cherche pas de repreneurs car ils veulent garder les clients. Depuis plusieurs années, tous les sites du groupe ont fait l’objet d’investissements spécifiques, sauf nous. Donc il est facile maintenant de prétendre qu’il y a des pertes financières car les machines seraient trop vieilles.

Les revendications de FO pour améliorer le PSE

La sidération a laissé place à la colère lorsque la direction a annoncé les conditions de départ, le 28 janvier. Alors que la fermeture est prévue en avril prochain, les 49 salariés vont se voir proposer 25 postes de reclassement. Les conditions de départs prévues pour les 24 autres sont minables s’indigne Myriam Fisch. Sont proposés des congés de reclassement de 8 mois pour les salariés de moins de 55 ans, de 9 mois pour les plus de 55 ans et 12 mois pour ceux qui souhaitent se reconvertir. Le tout avec une rémunération à hauteur de 65 %. Et seulement 7 000 euros pour la création d’entreprise. Ce plan choque y compris l’avocat du CSE, cependant rodé aux conditions souvent minimales des plans sociaux présentés. Depuis 7 ans que je travaille sur des PSE et je n’en avais jamais vu d’aussi minable. C’est une honte alors que le groupe autrichien lève 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an., a-t-il déclaré.

FO exige des conditions de départ dignes. Il faudrait déjà une prime de 15 000 euros pour ceux qui accepteront les postes de reclassement, avec une prise en charge du déménagement à hauteur de 4000 euros. Mais la déléguée doute que les volontaires soient très nombreux, surtout que sur les autres sites, le salaire proposé est inférieur de 400 euros à celui que l’on a ici. Enfin, le syndicat revendique 15 mois de congés de reclassement pour les salariés, 20 mois pour ceux qui ont plus de 50 ans et 24 mois pour ceux qui ont plus de 55 ans. Et avec une rémunération à 100 %. La plupart des salariés sont assez âgés, ce qui impliquera pour eux des difficultés à retrouver un travail, argumente Alexandre Tott. Une dizaine de salariés ont plus de 57 ans, et presque 27 ans de carrière au sein de MM Packaging.

FO exige donc une indemnité supra-légale de 15 000 euros pour tous les salariés, et 1 500 euros supplémentaires par année d’ancienneté. Avec une aide à la création d’entreprise de 25 000 euros, ajoute Myriam Fisch. Or, la direction n’a mentionné pour le moment aucune prime supra-légale ou mesures pour les pré-retraites. Elle refuse que les négociations soient globales et donnent les informations au compte-goutte, s’indigne la militante. Alors qu’une nouvelle réunion de négociation se tenait le 5 mars, un débrayage a eu lieu, venant rappeler la colère contre la fermeture et les attentes des salariés dans le cadre du PSE.

« Mettre la pression sur le groupe »

Auparavant, face à l’attitude de mépris de la direction, les salariés s’étaient réunis en assemblée générale le samedi 22 février, dans la salle des commissions de la Ville, en présence du maire de Sarreguemines. La stratégie est désormais de mettre la pression sur le groupe afin qu’ils acceptent les propositions de FO, explique Alexandre Tott. Lors de cette AG, réunissant plus de 71% de l’effectif de l’usine, les salariés avaient décidé une mobilisation. Cela fait chaud au cœur de voir tant de détermination et de solidarité, souligne Myriam Fischer.

Les salariés s’étaient ainsi rassemblés, en nombre, devant la sous-Préfecture de Sarreguemines le 27 février. Ils envisageaient par ailleurs de se rendre à Vienne en Autriche, pour porter leurs revendications devant le siège du groupe Mayr-Melnhof.

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