La ligne de conduite des protestataires à l’avant-projet de loi du gouvernement sur la réforme des retraites ne fléchit pas : « Retrait indispensable. » En atteste la présence de plusieurs milliers d’entre eux, des syndicats, citoyens et membres des Gilets jaunes, dans les rues de Perpignan, ce samedi 11 janvier dans l’après-midi. Tandis que, quasi simultanément, dans une lettre adressée aux représentations syndicales, le Premier ministre, Edouard Philippe, annonce que le gouvernement retire provisoirement le principe d’un âge pivot à 64 ans, évoquant un « âge d’équilibre. » Cependant, il réaffirme la volonté de construire un système universel de retraites par répartition et par points, tout en confirmant la suppression des régimes spéciaux.
Des conséquences sur les électeurs
« C’est un problème d’arithmétique, selon Jacques Matas, retraité du monde médico-social. Tout le monde est perdant. On perd 15 %, sans parler de la situation des collègues fonctionnaires, avec le dispositif actuel. Il est mis en place pour faire baisser les pensions de retraite et rendre les retraités pauvres. » Après 38 jours de revendications dans la rue, « entre détermination et fatigue », ce syndicaliste de Force ouvrière espère que le gouvernement « entend les signaux que l’on envoie et voit cette réalité. » Car « ça aura des conséquences. Comment les électeurs peuvent avoir confiance en ces gens ? (Ceux de La République en marche, NDLR). »
« Journée de soldes, les soldes de nos retraites », lance un protestataire au micro. « On passe le week-end dans la rue pour que notre avenir soit meilleur », scande un autre. « On ne veut pas du système à points. Alors on sacrifie des heures de travail et des journées en famille pour défendre une certaine idée de l’éducation, d’une société plus juste, de l’égalité », défend ce professeur de philosophie au lycée de Céret qui a « peur pour l’avenir de l’enseignement » et pour qui, « derrière la réforme des retraites, se cache la transformation du service public. »