Mathieu Constancin, jeune militant : C’est une chance de pouvoir se syndiquer

Mathieu Constancin, 32 ans, est technicien en imagerie médicale à Saint-Jean-de-Luz, dans les Pyrénées-Atlantiques. En juin dernier il a rejoint le groupe de travail chargé de redynamiser FO-Jeunes, structure destinée à informer et mener des actions spécifiques auprès des travailleurs de moins de 35 ans.

C’est pour ne plus être le dindon de la farce que Mathieu Constancin, 32 ans, a adhéré à FO, il y a trois ans. Originaire de Bretagne, le jeune homme est passé par Paris avant de s’installer à Bayonne, dans les Pyrénées-Atlantiques. Après avoir travaillé dans le public – il évoque l’existence de conditions de travail dantesques –, il est désormais manipulateur radio dans un centre privé d’imagerie médicale, à Saint-Jean-de-Luz.

C’est un métier au centre de la prise en charge du patient, à mi-chemin entre le soin et la technique. Et on y rencontre toutes les couches de la société, explique-t-il. C’est aussi un métier au sein duquel les cadences peuvent vite augmenter, pour toujours plus de rentabilité. Il y a trois ans, il décide de se présenter aux élections professionnelles avec l’envie de changer les choses à son échelle dans l’entreprise. Pour avoir du bagage, il souhaite le faire sous étiquette syndicale. Des collègues m’avaient parlé de FO. J’ai vu que c’était une organisation apolitique, qui était là avant tout pour le salarié et le salaire à la fin du mois, cela me correspondait. En tant qu’élu, je suis le porte-parole du collectif de travail, je ne suis pas là à titre personnel, analyse le jeune militant.

Il est élu au premier tour, puis réélu en juin dernier dans le cadre d’élections anticipées après une fusion. Son entreprise est alors passée de 40 à 141 salariés. Le CSE compte désormais sept titulaires et autant de suppléants. Tous ont leur carte FO, et les adhésions se multiplient. Quand on s’engage à fond, c’est communicatif. Nos collègues ont vu que nous étions carrés et que nous connaissions le droit du travail grâce au syndicat. J’estime que c’est une chance de pouvoir se syndiquer, ajoute celui qui est désormais secrétaire du CSE.

Capter l’attention des jeunes avec leurs propres codes

En juin dernier, sur proposition de son UD, Mathieu a intégré le groupe de travail chargé de redynamiser une structure FO-Jeunes au niveau national. Lui a rejoint le pôle communication. L’objectif ? Capter l’attention des 18-35 ans avec leurs propres codes, pour toucher une population qui ne se syndique pas ou trop peu, poursuit-il. Pour y parvenir, l’idée est notamment de réaliser et diffuser sur Instagram des petites vidéos traitant de problématiques qui préoccupent les jeunes : le logement, les heures supplémentaires, la prime d’activité, les contrats précaires, le harcèlement moral ou sexuel au travail…

À partir de là, ils auront la possibilité d’aller sur le site FO pour approfondir les thèmes et découvrir leurs droits, ajoute-t-il. Car un jeune qui arrive en entreprise dit oui à tout, il ne veut pas faire de vagues. On va aussi leur expliquer qu’un syndicaliste n’est pas contre tout, une pancarte à la main, mais qu’il est là pour négocier des droits, faire de la prévention… Comme je l’ai moi-même découvert au sein du syndicat.

Mathieu souhaiterait également la création de groupes de travail au niveau des UD. Il faut coopter les jeunes autour de soi, c’est une génération qui cherche de l’engagement, on peut les inciter à aller se battre à l’échelon local pour mieux faire vivre leur entreprise, propose-t-il.

Le militant, qui salue l’accompagnement bienveillant dont il a bénéficié dans son UD, s’investit également à l’échelle du département. Outre la négociation de protocoles d’accords préélectoraux dans les PME, il devrait bientôt démarrer une formation pour devenir défenseur des droits aux prud’hommes de Bayonne.

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