Ce mardi 14 janvier, près de 1 500 personnes ont défilé contre la réforme des retraites dans les rues du centre-ville. Ils ont notamment placardé des affiches et jeté des œufs sur les locaux de l’Union pour l’entreprise, la permanence du député macroniste Romain Grau et le siège de la CFDT. Ambiance.
En ce début d’année, le combat contre la réforme des retraites prend des allures de marathon. 41 jours après le début du mouvement, le 5 décembre dernier, l’intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires-CGC appelait ce mardi 14 janvier les salariés à participer à une « visite pittoresque du centre-ville de Perpignan avec des arrêts sur quelques points névralgiques ». Au final, entre 1000 (selon la préfecture) et 2000 personnes (selon les syndicats) se sont réunies vers 10 h 30 sur la place de Catalogne, point de départ de cette manifestation atypique. Syndicalistes, Gilets jaunes et militants politiques étaient au rendez-vous.
Les premières étapes du périple proposé par l’intersyndicale étaient prévisibles. Après avoir remonté un bout du boulevard Clemenceau, le cortège a fait escale sous les fenêtres de l’Union pour l’entreprise des Pyrénées-Orientales (UPE66). En plus des huées et des explosions de pétards SNCF, les manifestants ont placardé la vitrine du bâtiment d’affiches et d’autocollants revendicatifs. Certains ont également jeté des œufs sur la façade.
Opérations coup de poing
Quelques minutes plus tard, la permanence du député macroniste Romain Grau subissait le même sort. « Nous avons ciblé l’UPE car elle représente le patronat avec qui nous devons négocier la réforme des retraites, explique Julien Berthélémy, du secrétariat départemental de la CGT. Même s’ils ne le disent pas, globalement, le texte leur convient en l’état… Quant à Romain Grau, c’est un élu du parti qui porte la réforme. »
Mais la « visite pittoresque » n’avait pas dévoilé tous ses mystères. En fin de matinée, le cortège s’est engagé sur l’avenue Joffre pour rallier le siège de la CFDT, syndicat favorable à la mise en place d’un système de retraites par point. Ici aussi jets d’œufs et affichage sauvage ont été de rigueur. Le mot « traîtres » a également été tagué à la peinture jaune sur le rideau de fer protégeant l’entrée.
La CFDT n’exclut pas de porter plainte
« Ils se trompent de cible, estime l’une des porte-parole départementales de la CFDT, qui assure avoir rapidement reçu un message de soutien du secrétaire national de l’organisation, Laurent Berger. Nous nous battons à notre manière, avec nos méthodes de syndicat réformiste. Tout ce qu’on peut gagner, c’est du plus ! Nous déplorons que les syndicats qui ont mal géré la crise des retraites s’en prennent à d’autres organisations. Ce n’est pas comme ça qu’on va arranger les choses. Par ailleurs, on nous traite de lâches et de traîtres… Nous ne comptons pas nous laisser faire. » Ainsi, le syndicat n’exclut pas de porter plainte.
De son côté, le député Romain Grau, qui était ce mardi à Paris, n’a pas souhaité réagir à l’action qui a visé sa permanence. Contactée, l’Union pour l’entreprise n’a, quant à elle, pas donné suite pour l’heure à nos sollicitations.