Macif : à Paris, les délégués élaborent leurs revendications et fêtent leurs bons résultats

Une centaine de délégués FO de la Macif se sont réunis les 13 et 14 novembre au siège de la confédération, à Paris, pour un rassemblement militant. Ils ont notamment fêté leurs bons résultats électoraux et élaboré un cahier de revendications pour la nouvelle mandature.

La section FO de la mutuelle d’assurance Macif a organisé un rassemblement militant les 13 et 14 novembre au siège de la confédération à Paris. Nous sommes 120, il y a une centaine d’élus et de mandatés de la Macif, ainsi que des invités. C’est la première fois que nous organisons un rassemblement de cette ampleur. FO a enregistré une progression importante lors des dernières élections, fin 2023. Nous voulions fêter ça et marquer le coup, explique Mathieu Cornillaud, délégué central FO à la Macif.

Lors de ce scrutin, FO a progressé partout en voix, en pourcentage et en nombre de sièges. Sur le périmètre global de l’UES, qui regroupe trois établissements, le syndicat a obtenu 20,11% des suffrages, soit une hausse de 5,8 points par rapport à 2021. Quant au nombre d’adhérents, il a plus que doublé depuis deux ans. Notre progression est continue depuis la perte de représentativité en 2009. Nous devons rester dans cette dynamique de développement, poursuit Mathieu Cornillaud.

Fermetures de sites

Ces deux journées ont été l’occasion de faire de la formation et de l’information sur certains points. Les militants devaient également élaborer un cahier de revendications pour fixer les orientations de la nouvelle mandature.

L’une des problématiques concerne les fermetures de sites. Nous sommes passés en dix ans de 580 à 430 agences, et ça continue, alerte le délégué central. Le réseau des agences dédiées à la mutuelle Apivia, qui a fusionné avec Macif-Mutualité en 2020, va également fermer. Une trentaine de salariés sont impactés. Il n’y aura pas de licenciements, mais des mutations et des changements de postes. Et c’est sûr qu’au final, il y aura des départs, poursuit le militant.

La fermeture de deux plateformes téléphoniques situées en région parisienne a également été annoncée. Elles emploient une centaine de personnes. La direction évoque un absentéisme trop important, des difficultés de recrutement et des loyers trop élevés. Ce n’est pas acceptable pour nous. Rien ne justifie ces fermetures qui auront aussi un impact sur la vie des gens, prévient Mathieu Cornillaud, qui s’inquiète du devenir de la structure commerciale.

La mise en place insidieuse de l’IA

Autre problématique, la forte dégradation des conditions de travail et une pression toujours plus forte sur les salariés en termes de productivité. On nous demande de prendre 7,5 appels par heure et de traiter une dizaine de contrats par jour. Le pire, c’est que nous nous sentons surveillés en permanence, témoigne une commerciale en centre d’appel. Elle évoque aussi les plannings qui varient toutes les semaines, avec une grande amplitude horaire, de 8 heures à 20 heures. Le turn-over et les arrêts maladie explosent. Mais au lieu de s’attaquer aux causes, la direction fait de plus en plus de contrôles des gens en arrêt pour les remettre au travail, dénonce Mathieu Cornillaud.

Les revendications portent aussi sur les salaires. La rémunération dans l’assurance n’a plus le même attrait qu’il y a quelques années. Il n’y a plus d’augmentation systématique à l’ancienneté, les NAO sont aussi plus dures. Le salaire est redevenu un sujet majeur, explique le DSC.

Georges de Oliveira, secrétaire fédéral en charge des assurances à la FEC-FO, faisait partie des intervenants. Il a notamment alerté les camarades sur l’impact du recours à l’intelligence artificielle dans le secteur. Dans la branche des assurances, au moins 250 systèmes d’IA ont été mis en place sans que les CSE en soient informés. L’IA s’insère dans tous les dispositifs d’activité déjà existants. Il faut être vigilant et prendre les devants pour protéger les salariés, aller demander à la direction ce qu’elle compte mettre en place et les conséquences dans le temps. Car une fois que les systèmes sont mis en place, c’est trop tard pour agir, a-t-il prévenu.

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