Vent debout contre la réforme toujours en gestation, l’intersyndicale, formée de neuf organisations dont la FNEC- FP FO, annonce une grève le 12 décembre.
Ce projet ne répond à aucun des objectifs annoncés, que ce soit lutter contre le décrochage scolaire ou améliorer la diplomation et l’employabilité, tranche Pascal Vivier, secrétaire général du SNETAA-FO. La réforme des lycées professionnels n’en finit pas de provoquer l’ire des enseignants. La Fédération des conseils de parents d’élèves vient même d’entrer dans la danse : le 29 novembre, l’intersyndicale et les représentants des parents ont quitté la réunion organisée au ministère pour présenter le projet.
Un premier grief concerne les heures de cours : sur les trois années du cursus, 203 heures disparaissent (dont 85 en terminale). Nos élèves ont un niveau scolaire bas, résume Pascal Vivier. En seconde, 40% sont en grande difficulté avec la lecture ou l’écriture. Ils ont besoin de plus d’école et de plus de temps. Un second grief concerne la mise en place pour les terminales d’une séquence différenciée : après des examens dans la première quinzaine de mai, six semaines seraient consacrées à un stage (pour ceux qui veulent entrer dans la vie active) ou à un renforcement scolaire (pour ceux qui souhaitent poursuivre des études).
Un stage qui fait l’unanimité contre lui
Ce schéma inquiète : Rechercher un stage à cette période les mettra en concurrence avec les élèves du lycée général et technologique, qui ont de meilleurs réseaux pour se placer, observe Pascal Vivier.
Et la terminologie cache un autre bouleversement. Car un stage n’est pas une période de formation en milieu professionnel (PFMP). Nous préparons les PFMP avec les entreprises, nous cherchons des employeurs qui peuvent les accueillir, nous suivons les élèves sur le terrain, nous sommes disponibles au moindre besoin, détaille Pascal Vivier. Alors qu’en stage, l’enseignant passe la main. Et sur ces six semaines, nous devrons des heures de travail, probablement à un autre moment de l’année. Car si le volume de cours total diminue, une heure trente sera ajoutée aux trente-quatre premières semaines d’enseignement de terminale. Alors que notre statut précise que les PLP doivent délivrer dix-huit heures de cours hebdomadaires…, s’indigne Pascal Vivier. L’intersyndicale demande donc le retrait du texte. Et appelle à la grève le 12 décembre, deux jours avant le passage en CSE du texte officiel.