Le bras de fer pour obtenir le retrait du projet de loi travail se poursuit. Forts du succès de la manifestation du 31 mars, qui a rassemblé au moins 5000 personnes à Perpignan, les syndicats (Photo José Martinez) s’apprêtent à enclencher la vitesse supérieure. « Ce mardi, le projet de loi El Khomri a été présenté aux parlementaires, rappelle Pierre Place, de la CGT. C’est pourquoi nous avons souhaité interpeller publiquement les députés et sénateurs locaux. On leur a écrit pour leur présenter notre point de vue et leur proposer de les rencontrer. » Jérôme Capdevielle, de FO, acquiesce. « Nous sommes ouverts au dialogue », prend-il soin de préciser.
Avenirs sacrifiés
En parallèle, l’intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, CFTC, UNL et CJR) appelle à se rassembler ce samedi 9 avril, à partir de 11 heures, sur la place de Catalogne. « On veut prendre le temps de discuter avec la population, les jeunes et les salariés du projet de loi et de la société dans laquelle ils souhaitent vivre », indique Pierre Place. En clair : samedi, les syndicats comptent prendre le temps de faire un peu de pédagogie. En attendant la prochaine manifestation. D’ailleurs, même si la date de cette dernière n’est pas encore arrêtée, les jeunes commencent déjà à mobiliser. Et ils sont particulièrement remontés. « Un tiers des Perpignanais vivent déjà en dessous du seuil de pauvreté, dénonce ainsi l’un des porte-parole du collectif des jeunes révoltés, Anthony Carerrivière. Cette loi va encore accroître la précarité. C’est notre avenir qui est sacrifié ! » Esaïe Dahmane, de l’Union nationale lycéenne, n’en pense pas moins. « Le mouvement des jeunes va encore s’amplifier dans les prochains jours, promet-il. Il faut que les députés prennent conscience du contenu de cette loi et qu’ils privilégient l’intérêt général. » À bon entendeur.
L’Indépendant – Edition du 6 avril 2016 – Arnaud Andreu