« On est à la croisée des chemins, estime le secrétaire départemental de FO, Jérôme Capdevielle. Il va falloir se battre pour que les décrets d’application ne sortent pas. Il va aussi falloir combattre sur les questions de constitutionnalité et sur le terrain des règles européennes et internationales. Certains articles de la loi n’y sont pas conformes ».
Le patron local de la CGT, Pierre Place, confirme et précise : « Nous reprenons le chemin de l’action pour demander l’abrogation de la loi ou la non-parution des décrets d’application, ce qui revient au même ».
– Les P.-O. en première ligne
Selon les deux leaders syndicaux, la loi El Khomri est particulièrement néfaste pour les Pyrénées-Orientales, qui restent l’un des départements champions en matière de chômage et de précarité. « La priorité aujourd’hui dans le département, c’est d’obtenir des emplois stables et pérennes et pas de l’intérim ou des CDD à outrance, s’énerve ainsi Jérôme Capdevielle. Il faut une sécurisation de l’emploi et non pas de la foutaise comme on essaie de nous vendre ».
Marc Anglaret de Solidaires et Grégory Raynal de la FSU acquiescent. Ils déplorent également le fait que les questions identitaires (burkini…) tiennent actuellement le haut du pavé au détriment de celles relatives à l’emploi. « Le gouvernement se comporte comme un illusionniste qui détourne l’attention du public », fustige ainsi Marc Anglaret. Avec la journée d’action de demain, les syndicats comptent bien remettre les questions sociales au cœur du débat.
L’indépendant – Edition du 14 septembre 2016 – Arnaud Andreu