Il est sans doute arrivé à beaucoup d’entre nous d’imaginer la vie des gens qu’on croise, s’ils sont en couple, le métier qu’ils font… Et quand cela concerne une personne publique, on a parfois aussi l’impression de la connaître, de savoir ce qu’elle pense, de décrypter sa façon d’être.
C’est le postulat de cet ouvrage : imaginer l’intention du modèle d’une affiche publicitaire. Le récit prend la forme d’une lettre que le narrateur projette d’envoyer à celle qui prend la pose, dans laquelle il énonce toute une série d’hypothèses pour les réfuter ensuite les unes après les autres.
Ce mouvement de pendule, qui s’acharne à vouloir faire dire quelque chose à une image, révèle notre rapport à l’autre, à l’apparence, à la façon d’un miroir. Car il y a de la projection dans ce va-et-vient entre soi et le reflet sur papier glacé, qui en dit sans doute plus sur l’observateur que sur l’objet observé, comme un discours adressé à soi-même, mâtiné néanmoins d’un esprit critique sur la société.
Léa V. de Jérémie Lefebvre, Éditions Inculte, 87 pages, 13,90 euros.