Demain disparue de David Coulon. Éditions Fayard, 267 pages, 20,90 euros.
Ce livre commence comme un thriller classique : présentation des personnages, avec leur ambivalence manifeste ; mise en place d’un décor inquiétant, entre village isolé et tempête imminente, allusion répétée à certains aspects dérangeants de la situation.
Tout se met ainsi en place pour créer une atmosphère angoissante qui ne nous prépare pourtant pas vraiment à la succession des événements à venir.
D’autant plus que le parti pris du récit à la première personne nous plonge dans la tête de la narratrice et on vit alors tout avec elle, sans recul, sans logique parfois, aussi pris au dépourvu qu’elle peut l’être face à ce qui lui arrive. L’écriture participe à cette mise en condition, parfois décousue, saccadée, avec quelque chose qui appartient à l’univers du rêve ou de la fantasmagorie. Cela creuse l’écart entre réalité et normalité et l’émotion prend le pas sur la logique.
Sur fond de changement climatique voire de fin du monde, entre dérive sectaire et écologie radicale, on côtoie une sorte de folie. Mais est-ce celle de la narratrice ou celle du monde ?