L’hôpital toujours en crise : FO se mobilise pour obtenir des « bras et des lits »

Le 22 août, à l’initiative de FO Santé de la région Pays de la Loire, une centaine de militants ont manifesté à Nantes devant la préfecture de Loire Atlantique pour demander d’urgence l’ouverture de lits supplémentaires d’hospitalisation et les effectifs nécessaires. Une prochaine mobilisation aura lieu le 14 septembre, cette fois organisée en intersyndicale locale, pour dénoncer le manque criant de moyens des hôpitaux de la région. Une situation qui est loin d’être unique.

Temps d’attente interminables, fermetures temporaires : comme chaque été, les services d’urgence ont souffert du manque d’effectifs, exacerbé en période de vacances. Le 20 août, le ministre délégué (démissionnaire) à la Santé, Frédéric Valletoux, reconnaissait qu’une cinquantaine d’hôpitaux en France étaient en tension, mais jugeant néanmoins la situation un peu mieux que l’été dernier et mieux qu’en 2022.

Faux, rétorque la fédération FO-SPS (services publics et de Santé), qui a déposé un préavis de grève national, du 28 août au 27 septembre, pour soutenir les syndicats FO qui mèneraient des actions de débrayage dans les hôpitaux.

La Fédération, qui exige que le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) porte des mesures pour améliorer, et en urgence, les moyens des hôpitaux, dénonce la pénurie aggravée de personnels et de lits dans les hôpitaux de Nantes, Auxerre ou Bordeaux. Elle rappelle la fermeture, totale ou partielle, cet été de services d’urgence ainsi à Carpentras, Saint-Avold ou Sarlat.

Au niveau national, la fédération hospitalière de France estime quant à elle, dans son baromètre de septembre, que par rapport à l’été 2023, la situation s’est dégradée cet été dans 39% des hôpitaux.

Dans les Pays de la Loire, la branche FO Santé de la fédération SPS-FO a tiré la sonnette d’alarme en plein été. Le 22 août, une centaine de militants ont a manifesté à Nantes devant le siège de la préfecture de Loire-Atlantique pour exiger d’urgence des lits supplémentaires d’hospitalisation (dont 120 pour le CHU de Nantes) et des effectifs supplémentaires : Dire que l’hôpital va un peu mieux cet été qu’en 2023, ce n’est pas vrai. Dans notre région, les urgences de l’hôpital de Laval ont été fermées 40 nuits en juillet et en août. Celles de Montaigu en Vendée n’ont pu réouvrir rouvrir que le 26 août. Le CHU de Nantes s’est retrouvé saturé dénonce Benjamin Delrue, secrétaire régional FO Santé des Pays de la Loire.

Jusqu’à 70 heures sur un brancard

C’est d’ailleurs du CHU de Nantes qu’est partie l’alerte. Le 5 août, FO a déposé un signalement pour mise en danger grave et imminent du personnel, signalement resté sans réponse.

Le syndicat y dénonçait des temps d’attente alarmants aux urgences pour des patients et des conditions de travail dégradées pour les personnels : Fin juillet, entre les congés et le manque d’effectifs, la situation était extrêmement tendue. Certains patients ont attendu jusqu’à 70 heures aux urgences avant de pouvoir être hospitalisés dans une unité spécialisée. Début août, 347 lits étaient fermés faute de personnel s’insurge Jérémy Beurel, secrétaire général adjoint du syndicat FO du CHU de Nantes.

En outre, selon FO, quatre patients soignés aux urgences, et en attente d’un lit, seraient décédés en juillet, la direction du CHU n’en reconnaissant qu’un seul, une femme de 72 ans, morte accidentellement après avoir été prise en charge aux urgences, après 10 heures d’attente. S’il est toujours difficile d’évaluer la cause réelle de ces drames, On sait que trop attendre sur un brancard majore les risques de décès pour les patients âgés et fragiles. Ces délais d’attente sont inacceptables et indignes s’irrite le militant.

En l’absence de rendez-vous concluant en août avec la préfecture et l’ARS, FO Santé ne désarme pas. Et vient de monter une intersyndicale (avec 6 syndicats dont FO) à l’échelon des UD de Loire-Atlantique, cela avec l’objectif de défendre les services publics dont ceux de santé. Ensemble, les six syndicats se mobiliseront de nouveau à Nantes le 14 septembre devant la préfecture. Toujours pour exiger des moyens pour les missions des soignants et pour un service de qualité rendu aux usagers.

Quitter la version mobile