Les USM, 20 ans d’appui au développement syndical


Comment organiser le développement syndical pour qu’il soit le plus efficace ? A cette question prioritaire dans toute l’organisation, la fédération FO de la métallurgie apporte, depuis 1999, une réponse singulière et adaptée à la complexité de son champ conventionnel, marquée par l’existence de 76 conventions collectives territoriales non-cadres. Elle a créé des Unions des syndicats de la métallurgie pour coordonner l’action dans les territoires. Aujourd’hui, 61 USM couvrent un ou plusieurs départements.

Pour les 20 ans de leur naissance, pas moins de 200 métallos, représentants d’USM, de syndicats d’entreprise et d’Unions départementales se sont retrouvés, le 5 novembre, au siège de la confédération. Une journée de débats, marquée par la présence d’Yves Veyrier, secrétaire général de la Confédération FO, et de Roxane Idoudi, secrétaire confédérale chargée du développement. L’objectif ? Mesurer le chemin accompli et, surtout, réinterroger les enjeux de développement, ainsi que les rôles et missions des USM dans l’environnement législatif et conventionnel qui ne cesse d’évoluer.

Des structures devenues incontournables

Certitude pour Gérard Ciannarella, secrétaire fédéral en charge de la coordination de ces structures de développement, sans les USM qui permettent de se coordonner à tous les niveaux, la fédération FO de la métallurgie ne serait pas devenue ce qu’elle est. Leur création a permis d’anticiper les problématiques posées par la loi du 20 août 2008 sur la représentativité, qui conditionne la capacité des organisations à négocier et à signer des accords à leur poids électoral. Les résultats de la première mesure de la représentativité, en 2013, ont été sans appel.

Avant la loi de 2008, l’audience de la fédération FO de la métallurgie était estimée à 10% par le ministère du Travail, sur la base des élections aux comités d’entreprise. En 2013, elle a obtenu un score très supérieur, à 15,94%, soit 18,23% en poids relatif. Cette progression importante est le fruit de l’action des USM. Elles sont devenues incontournables pour le développement et la pérennité de notre syndicalisme, souligne Frédéric Homez, secrétaire général de FO Métaux. L’attestent les résultats électoraux toujours à la hausse : 18,58% en 2017, date de la seconde mesure de représentativité dans la branche.

D’autres ont suivi l’exemple

Décidée en 1998 par la fédération, la création des USM a suscité alors des réticences. Toutefois, vingt ans après, les USM sont non seulement intégrées dans les UD qui les hébergent mais sont aussi un atout de développement important. Mieux, les résultats obtenus par les USM ont conduit d’autres secteurs professionnels à s’en inspirer. La FGTA et FO Construction, par exemple, ont créé des structures de proximité similaires.

Car les USM permettent d’impulser et de dynamiser la politique fédérale au niveau du département. Dotées de statuts identiques, pour se coordonner partout de la même manière, elles ont un champ d’actions bien défini : le développement, la formation syndicale, les négociations mais aussi l’information. Chacune a constitué une banque de données, qui recense notamment les accords d’entreprise. De quoi donner, sur chaque territoire, une vision globale aux délégués syndicaux et à leurs équipes.

Pour articuler l’action entre USM, leurs représentants se retrouvent également annuellement. Mais elles sont d’abord, à travers les permanences organisées, un lieu d’accueil et de solidarité entre militants. Ceux de la métallurgie et des six branches rattachées à la fédération : services de l’automobile, récupération, machinisme agricole, froid (ventilation, climatisation), bijouterie-joaillerie-orfèvrerie, experts automobiles.

La formation au plus près des besoins

Autre atout des USM : elles offrent la possibilité à la fédération de déployer, au plus près des besoins des adhérents, son offre spécifique de formation, avec une progression en fonction des responsabilités. Pensée en complémentarité avec le parcours confédéral, cette offre comprend un module dédié au développement qui décline les priorités (l’implantation dans les entreprises de plus de 200 salariés et le renforcement chez les ingénieurs et cadres) et fournit des outils méthodologiques.

Ce module ne cesse de faire ses preuves. Dans le groupe Safran, où toutes les sections syndicales FO ont suivi trois jours de formation en 2017, la progression de l’audience est générale. Avec une hausse remarquée sur le site de Tarnos (Landes), de 2,5% à 8,5%. Même succès éclatant dans l’établissement Arcelor Mittal situé à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), où la représentativité de FO a progressé, passant de 6,5% avant 2010, à 13% en 2014 puis à 27% en 2018. La formation renforce la cohésion des équipes et, derrière, leur motivation et leur efficacité, commente Gérard Ciannarella.

Un rôle de négociation amené à évoluer

Les USM négocient les conventions collectives territoriales, à commencer par leurs minimas salariaux. Une action essentielle pour les nombreux salariés travaillant dans les petites entreprises, là où la présence syndicale est encore faible.

Défendue par la fédération qui a obtenu gain de cause, la négociation territoriale survivra à la refonte de l’ensemble du dispositif conventionnel de la métallurgie (EDC), qui fait l’objet depuis septembre 2016 d’une négociation nationale entre les fédérations syndicales représentatives de la branche et le patronat de la métallurgie.

Mais, prévient Frédéric Homez, le rôle des USM en matière de négociation territoriale sera logiquement amené à évoluer car la fin de la négociation nationale sur l’édifice conventionnel est attendue fin 2020.

https://platform.twitter.com/widgets.js


Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly

Quitter la version mobile