Les routiers de XPO en grève pour améliorer leur pouvoir d’achat

Quatre syndicats dont FO ont appelé les salariés du groupe de transport XPO a une grève nationale illimitée à partir du 6 mai. Les revendications portent notamment sur des hausses des taux horaire, la création d’un treizième mois et un meilleur partage des richesses.

Investir dans de nouvelles technologies décarbonées c’est bien, mais investir dans ses salariés, c’est mieux, estiment FO et trois autres syndicats du groupe de transport routier XPO (anciennement Norbert Dentressangle) dans un tract appelant à une grève illimitée nationale à partir du 6 mai pour améliorer le pouvoir d’achat. Cette mobilisation est historique. La dernière fois que les salariés ont été appelés à faire grève au niveau national, c’était en 2007, explique José Zydower, coordonnateur FO chez XPO et secrétaire fédéral à la fédération des Transports et de la Logistique UNCP-FO.

Stephane AUDRAS/REA

Le préavis de grève concerne les salariés de l’activité FTL au sein du groupe XPO. Ces conducteurs ne travaillent pas pour des clients dédiés comme leurs collègues de la distribution, mais ils chargent et transportent des lots de toutes sortes de marchandises d’un point à un autre, sur tout le territoire.

L’appel à la grève a été entendu, notamment à Lyon, Sandouville, Toulouse ou Calais. Près de 80% des sites sont touchés par la mobilisation. Certains chauffeurs en grève ont aussi décidé de ne pas prendre le volant et de rester chez eux avec leur camion, poursuit José Zydower.

Pour un meilleur partage des richesses

Pour améliorer le pouvoir d’achat, les syndicats exigent une hausse conséquente des taux horaire, la mise en place d’un treizième mois et le versement d’une prime de 1000 euros net par salarié. Ils demandent aussi une meilleure prise en charge par la mutuelle d’entreprise. Après plusieurs rencontres avec la direction, ces revendications sont restées lettre morte. Tout comme la demande des syndicats que les négociations salariales ne se fassent plus au niveau régional mais au niveau national.

La direction prétend ne pas avoir d’argent pour répondre à nos demandes, dénonce le militant. Or le groupe XPO a enregistré plus de 1.2 milliard d’euros de chiffre d’affaires en France et un bénéfice d’exploitation de près de 30 millions d’euros en 2022, comme le rappellent les syndicats dans un tract. Quant au cours de l’action, il est passé de 30 dollars il y a un an à 120 dollars actuellement.

Les syndicats dénoncent un partage des richesses limité aux cadres, hauts dirigeants et actionnaires. Les cadres de FTL – soit près de deux cents personnes – ont perçu plus de deux millions d’euros de primes en 2022. Redistribuer ces primes à l’ensemble des salariés non-cadres de FTL permettrait d’augmenter immédiatement les salaires de 2.4%, estiment les syndicats.

Les bonus versés aux actionnaires sont écœurants

Le montage financier est fait de manière à ce que les résultats nets soient éparpillés entre diverses filiales qui s’occupent de maintenance, d’informatique ou de location, poursuit José Zydower. Les bonus versés aux actionnaires sont écœurants, alors que sur mon site, à Calais, l’intéressement n’est que de 200 euros. Ailleurs, des salariés n’ont touché que 27 euros.
Les syndicats revendiquent également une amélioration des conditions de travail. La société de transport devient une société d’organisation du transport, ajoute le militant. Près de 50% de l’activité est sous-traitée, le conducteur qui auparavant faisait de longues distances se retrouve à faire du transport régional. En rentrant chez lui tous les soirs, il perd des indemnités et des frais de repas, et il passe son temps à bâcher et débâcher, ce qui augmente la pénibilité.

La poursuite de la grève sera décidée sur chaque site tous les soirs.

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