« Je partage le constat des professionnels, et je pense qu’il est temps d’agir ». C’est par ces mots que Jérôme Capdevielle, secrétaire général du syndicat Force Ouvrière dans les Pyrénées-Orientales, résume la situation vécue par les secteurs dont l’activité saisonnière est importante. « Ce qu’évoquent aujourd’hui les professionnels de l’hôtellerie-restauration par exemple, avec cette pénurie de saisonniers, nous l’évoquons depuis plusieurs années, ajoute le responsable syndical. C’est pourquoi nous portons toujours un projet de « CDI saisonnier ».
Un manque de main-d’œuvre aux raisons multiples
Trois facteurs principaux seraient à l’origine de cela, la crise sanitaire, « qui a mis de nombreux travailleurs saisonniers à l’arrêt, les amenant parfois à se réorienter » ; le logement, « car on voit que de nombreux saisonniers n’arrivent pas à se loger convenablement, ce qui représente un frein » ; et la réforme de l’assurance-chômage enfin. « Cette réforme a porté le coup de grâce, il faut travailler six mois pour pouvoir espérer un rechargement des droits chômages, mais la plupart des professionnels de saison ne les atteignent pas ».
Si le secrétaire général admet que le volet du logement « est en mouvement mais que cela prend du temps », il estime que la question de l’accès aux droits sociaux est centrale. « Cette perte de droit entraîne forcément un choix, celui de rester dans une situation précaire, ou bien d’arrêter les saisons et de chercher un emploi à durée indéterminée ». C’est pour pouvoir répondre à cette question des droits sociaux, tout en soutenant l’activité saisonnière, que Jérôme Capdevielle expose l’idée d’un « CDI saisonnier ».
Un projet qui collerait aux réalités du département
Ce « CDI saisonnier » fonctionnerait comme un contrat à durée indéterminée classique, à la différence qu’il n’engagerait pas le salarié auprès d’un seul employeur. « On peut imaginer une structure qui serait en contrat avec différents employeurs, et qui serait chargée de coordonner les différentes demandes de ces derniers pour y assigner des professionnels de saison », résume le secrétaire général de Force Ouvrière. Le but serait ainsi de garantir un certain nombre d’heures et une période d’activité aux salariés, tout en rassurant les employeurs sur la composition de leurs équipes. Pour ce qui est des périodes d’inactivité, là aussi, Jérôme Capdevielle a une proposition. « Dans les périodes de creux d’activités de saison, il faudrait envisager un accès à la formation, en lien avec différents partenaires, pour permettre une montée en compétences des saisonniers, et donc une montée en gamme des services ».
Cette idée impliquerait la création d’un statut particulier pour les salariés saisonniers, et donc un changement dans les textes législatifs. « Ce type de possibilité collerait parfaitement au tissu économique des Pyrénées-Orientales, le département pourrait d’ailleurs expérimenter ce projet, souligne Jérôme Capdevielle. On a évoqué l’hôtellerie-restauration, mais l’agriculture aussi est source d’activité saisonnière, et ces deux secteurs sont porteurs dans les P.-O. ».« Je partage le constat des professionnels, et je pense qu’il est temps d’agir ». C’est par ces mots que Jérôme Capdevielle, secrétaire général du syndicat Force Ouvrière dans les Pyrénées-Orientales, résume la situation vécue par les secteurs dont l’activité saisonnière est importante. « Ce qu’évoquent les professionnels de l’hôtellerie-restauration avec cette pénurie de saisonniers, nous l’évoquons depuis plusieurs années, ajoute le responsable syndical. C’est pourquoi nous portons toujours un projet de « CDI saisonnier » .
Un manque de main-d’œuvre aux raisons multiples
Trois facteurs principaux seraient à l’origine de cela, la crise sanitaire, « qui a mis de nombreux travailleurs saisonniers à l’arrêt, les amenant parfois à se réorienter » ; le logement, « car on voit que de nombreux saisonniers n’arrivent pas à se loger convenablement, ce qui représente un frein » ; et la réforme de l’assurance-chômage. « Cette réforme a porté le coup de grâce, il faut travailler six mois pour pouvoir espérer un rechargement des droits chômages, mais la plupart des professionnels de saison ne les atteignent pas ».
Si le secrétaire général admet que le volet du logement « est en mouvement mais que cela prend du temps », il estime que la question de l’accès aux droits sociaux est centrale. « Cette perte de droit entraîne forcément un choix, celui de rester dans une situation précaire, ou bien d’arrêter les saisons et de chercher un emploi à durée indéterminée ». C’est pour pouvoir répondre à cette question des droits sociaux, tout en soutenant l’activité saisonnière, que Jérôme Capdevielle expose l’idée d’un « CDI saisonnier ».
Un projet qui collerait aux réalités du département
Ce « CDI saisonnier » fonctionnerait comme un contrat à durée indéterminée classique, à la différence qu’il n’engagerait pas le salarié auprès d’un seul employeur. « On peut imaginer une structure qui serait en contrat avec différents employeurs, et qui serait chargée de coordonner les différentes demandes de ces derniers pour y assigner des professionnels de saison », résume le secrétaire général de Force Ouvrière. Le but serait ainsi de garantir un certain nombre d’heures et une période d’activité aux salariés, tout en rassurant les employeurs sur la composition de leurs équipes. Pour les périodes d’inactivité, là aussi, Jérôme Capdevielle a une proposition. « Dans les périodes de creux, il faudrait un accès à la formation, en lien avec différents partenaires, pour permettre une montée en compétences des saisonniers, et donc une montée en gamme des services ».
Cette idée impliquerait la création d’un statut particulier pour les salariés saisonniers, et donc un changement dans les textes législatifs. « Ce type de possibilité collerait parfaitement au tissu économique des Pyrénées-Orientales, le département pourrait d’ailleurs expérimenter ce projet, souligne Jérôme Capdevielle. On a évoqué l’hôtellerie-restauration, mais l’agriculture aussi est source d’activité saisonnière, et ces deux secteurs sont porteurs dans les P.-O. ».
Quentin Martinez
Les conditions des saisonniers continuent d’alerter les syndicats, alors que la pénurie de main-d’œuvre est là. Jérôme Capdevielle, secrétaire général de F.O.66, appelle à lancer un grand chantier de réflexion sur « le CDI saisonnier ».
Jérôme Capdevielle espère pouvoir rapidement faire bouger les choses en matière d’emploi saisonnier, peut-être même dès l’année prochaine. « Il faudrait organiser dès la fin de cette saison quelque chose comme les « assises de l’emploi saisonnier », en réunissant tous les acteurs économiques impliqués ». Il souhaiterait la tenue d’une discussion entre les syndicats, les organisations patronales, la Région, le Département, la Préfecture, etc. afin d’engager des réflexions rapidement. « Il serait alors possible d’évoquer des pistes, et de mettre en place des axes de travail afin de mettre en place certaines choses dès 2023, estime Jérôme Capdevielle. C’est pourquoi j’adresserai prochainement une lettre au nouveau préfet des Pyrénées-Orientales après son arrivée le 23 août prochain ».