Les Outremer tirent la sonnette d’alarme

On ne veut pas que ça flambe comme en Martinique, il faut trouver une solution, alerte Ursula Folk, secrétaire générale de l’union départementale de Guyane. Présents au CCN, des représentants des UD FO d’Outremer portent un cahier de revendications que Frédéric Souillot s’est chargé de remettre au Premier ministre. Ces territoires subissent un coût de la vie plus élevé qu’en métropole, lié, pour partie, à l’octroi de mer (une taxe sur les importations et qui sert à financer les collectivités locales). De plus, la majeure partie des produits et denrées sont importés, le coût élevé du transport fait encore grimper les prix. Problème également, le circuit de distribution est généralement aux mains quelques grandes entreprises, en quasi-monopole et donc sans concurrents. Nous avons, au long de la chaîne d’approvisionnement, une multiplication des intermédiaires, ce qui mène certains produits à être 100 % voire 200 % plus chers qu’en métropole, souligne Éric Bellemare (Martinique). Selon l’Insee, les prix de l’alimentaire sont en moyenne de 30 % à 42 % supérieurs à ceux de l’Hexagone. Nous voulons un vrai dialogue avec les représentants de l’État et les distributeurs, mais les entreprises refusent jusqu’à présent de nous rencontrer, explique Ursula Folk.

Vie chère mais niveau de vie faible

Une situation aberrante face au niveau de vie. Le salaire horaire minimum est ainsi de 8,58 euros en Polynésie et de 8,25 euros en Nouvelle-Calédonie. Il y a aussi chez nous beaucoup de laissés-pour-compte, observe Patrick Galenon (Polynésie française). À la Martinique, 26 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Des salariés et des fonctionnaires émargent à la banque alimentaire, s’indigne Éric Bellemare.

Les pensions des fonctionnaires sont un autre motif de colère avec la non-prise en compte des primes dans le calcul de la pension et la suppression de la majoration pour vie chère aux agents publics retraités. À Saint-Pierre-et-Miquelon un agent part avec l’équivalent de 50 % de sa rémunération totale, estime Lionel Aubry. Les fonctionnaires d’État bénéficient d’une mesure compensatoire dont nous souhaitons qu’elle soit étendue aux agents hospitaliers et territoriaux. Dans le Pacifique, la disparition de l’indemnité temporaire de retraite fait aussi des dégâts. Un rapport de l’Assemblée nationale sur la réforme de ce dispositif indique des taux de remplacement entre 41 % et 47 %… Outre l’abrogation de la réforme des retraites, nous demandons un amendement prévoyant de compenser cette perte, conclut Patrick Galenon.

En Nouvelle-Calédonie, les récents mouvements sociaux ont entraîné la perte d’au moins 7 000 emplois et la mise au chômage, totale ou partielle, de quelque 24 000 travailleurs. Nous voulons que l’État prenne ses responsabilités et que la reconstruction soit financée par des subventions et non des prêts, demande Jérôme Le Péchoux.

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