PRINTEMPS SOCIAL.
Selon les syndicats, plus de 7 000 personnes ont manifesté hier à Perpignan. 4 200 selon la préfecture.
Une véritable marée humaine a déferlé hier matin dans les rues de Perpignan.
Plus de 7 000 personnes selon les syndicats. 4 200 selon la préfecture. Même si l’on s’en tient au chiffre le plus bas, la mobilisation, destinée à défendre les services publics face aux « attaques » du gouvernement, s’est révélée particulièrement massive. Et ce malgré les caprices de la tramontane, qui a notamment provoqué plusieurs envols de drapeaux au sein du cortège. L’ambiance n’en était pas moins festive. Feux de Bengale, pétards, musique contestataire et slogans évocateurs étaient au rendez-vous.
Du désormais traditionnel « Macron, si tu savais ta réforme où on se la met… » au plus confidentiel « Le capital, ça vaut que dalle », entonné par certains militants syndicaux.
- « Une réussite claire et nette »
L’ensemble des secteurs de la fonction publique étaient représentés (Éducation nationale, collectivités locales, santé, pompiers…). Un certain nombre de retraités sont également venus grossir les rangs de la manifestation. « Cette mobilisation est une réussite claire, nette et précise, se félicite le secrétaire départemental de FO, Jérôme Capdevielle. Le gouvernement tente un bigbang social. Mais big-bang rime avec boomerang… » Ce n’est pas le leader départemental de la CGT, Jean-Claude Zaparty, qui dira le contraire. « C’est une réussite qui en appelle d’autres, précise-t-il. Le mouvement des cheminots commence le 3 avril. On va faire en sorte qu’il soit suivi par d’autres secteurs de l’économie. L’ensemble des services publics sont en grand danger. Et Macron veut s’attaquer dans la foulée à la sécurité sociale et aux retraites. »
- « Mise en jambes »
Pour Annie Hesnard de Sud-Solidaires66, la manifestation d’hier n’était effectivement qu’une mise en jambes : « On sait déjà que Macron veut remettre en cause le statut et le concours de fonctionnaire. Il souhaite aussi instaurer la mobilité forcée et supprimer 120 000 postes dans la fonction publique d’ici 2022. Il risque fort d’y avoir une explosion sociale dans les mois qui viennent… » Cinquante ans jour pour jour après le lancement du mouvement du 22-Mars, emblématique des « événements » de mai 1968, les syndicats du pays catalan et d’ailleurs rêvent désormais à un nouveau printemps social de grande ampleur. Pour contrecarrer la politique libérale d’Emmanuel Macron.
L’Indépendant – édition du 19 mars 2018 – Arnaud Andreu