Le gouvernement a fait pression sur le monde de l’assurance pour qu’il fasse un effort dans cette période de crise économique et sociale. Mais attention à la journée des dupes ! Aperçu dans la presse.
Sud Ouest
État des lieux : Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, ne cachait pas sa satisfaction hier midi [7 décembre] d’avoir obtenu le gel des primes d’assurance en 2021 pour les entreprises de moins de 25 salariés de l’hôtellerie, des cafés, de la restauration (HCR). Mais aussi pour l’événementiel, le tourisme, la culture et le sport. Une
.victoire politique
, alors que le P-DG d’Axa France dénonçait vendredi [4 décembre] un chantage scandaleux
du gouvernement. L’exécutif menaçait le secteur de soutenir un amendement déposé au Sénat visant à instaurer une taxe obligatoire (d’1,2 milliard d’euros au total) si aucun geste n’était fait à l’égard de la filière HCR avant le 7 décembre. C’est une bonne chose, mais un moindre mal, car les restaurateurs n’ont rien touché de leurs assurances. Et nous entendions parler d’une hausse de 15% des tarifs en 2021
, lâche le Bordelais Marc Vanhove, patron de l’enseigne Bistro Régent. Autre annonce forte : l’an prochain, les assureurs vont offrir gratuitement aux entreprises de ces secteurs une couverture d’assistance pour les chefs d’entreprise et leurs salariés quand ils ont été touchés personnellement par le coronavirus
Le Parisien
Le quotidien livre les dessous de cette négociation qui ne gêne guère les assureurs :
. En clair, grands seigneurs, les assureurs acceptent de perdre 0,2% de leurs énormes profits ! Autre avancée : La profession y a tout intérêt car cette taxe, qui représente 2% de leur chiffre d’affaires, est sans comparaison avec les gestes demandés sur les primes
, souffle un observateur du secteur, qui estime la taxe dix fois plus coûteuse
Dernier élément en débat, le Médiateur de l’assurance pourrait voir son champ de compétences élargi aux entreprises. Appelé jusque-là à gérer les différends entre particuliers et assureurs, il serait alors amené à intervenir en cas de conflits entre des PME avec leur compagnie
.
Le Monde L’accord ne contente finalement pas grand monde, si ce n’est le ministre de l’économie, qui en est l’instigateur
. Et le quotidien du soir de montrer les limites de cet accord :
. Le compte n’y est pas du tout, il s’agit de mesurettes, qui n’ont rien à voir avec la couverture de nos pertes d’exploitation
, a aussitôt réagi Alain Grégoire, président de l’Union des métiers et industries de l’hôtellerie (UMIH) pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, chargé du dossier ̎assurance
. Autre reculade du gouvernement : Quant au gel des primes en 2021, ajoute-t-il, il sera rattrapé par des hausses en 2022. On fait croire aux Français qu’on nous alloue une nouvelle enveloppe, mais nous croulons sous des milliards de dettes, pas sous des millions d’aides
Dans un volte-face inattendu, Bruno Le Maire a par ailleurs décidé d’enterrer le projet d’un régime d’assurance pandémie…, un nouveau système de solidarité nationale, inspiré du régime d’indemnisation des catastrophes naturelles
.
Le Figaro
Le quotidien précise cette reculade : Enfin, à moyen terme, le ministre a indiqué qu’
.il n’y aura pas d’assurance pandémie obligatoire
, mais la possibilité pour les entreprises qui le souhaitent de se constituer des provisions qui bénéficieront d’un régime fiscal particulièrement avantageux. C’est un bon accord qui nous permet de sortir de cette logique du conflit pour entrer dans une logique de dialogue, de discussion et surtout de solidarité
, a estimé le ministre
Bref, la journée des dupes, à l’évidence !
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly