L’Union européenne vient de décider d’injecter 750 milliards d’euros pour relancer l’économie des Vingt-sept. Mais certains pays rechignent. Pendant que les tractations durent, les travailleurs sont à la peine. Aperçu dans la presse.
Les Échos
Un état des lieux au moment du sommet du 19 juin : Et les Européens, en même temps qu’ils doivent s’entendre sur leur budget à sept ans, cherchent à déployer au plus vite un plan de relance massif. Pour la première fois, les chefs d’État disposent d’une base de discussion. La Commission, qu’ils avaient mandatée à cette fin lors de leur dernière vidéoconférence, a mis sur la table une proposition ambitieuse dans le sillage d’un accord franco-allemand. Elle consiste à charger la Commission d’emprunter sur les marchés 750 milliards d’euros, pour en redistribuer 500 sous la forme de dons et 250 en tant que prêts. Le tout devant être remboursé à partir de 2028 seulement, et sur un horizon d’une trentaine d’années.
Sud Ouest
Ça commence bien !Un consensus émerge, ce qui est très positif, mais il ne faut pas non plus sous-estimer les difficultés
, a résumé le président du Conseil européen, Charles Michel, chef d’orchestre de ce sommet. Le Belge doit maintenant entamer des consultations avec les États membres afin de présenter, probablement avant fin juin, une proposition révisée de ce plan – pour l’instant fixé à 750 milliards d’euros ‒ destiné à sortir le Vieux Continent d’une récession historique. Un sommet physique
devrait ensuite être organisé mi-juillet à Bruxelles, un format qui faciliterait les discussions sur un sujet aussi urgent que complexe, nécessitant l’unanimité des États membres.
Le Monde
Le quotidien du soir pointe l’égoïsme des nantis : La proposition de la Commission – d’emprunter 750 milliards d’euros et de redistribuer pour l’essentiel sous forme de dons aux pays les plus affectés par la crise ‒ est pourtant encore loin de faire l’unanimité. Si les pays du Sud, Italie en tête, y sont très favorables, d’autres, comme les
quatre frugaux
(Pays-Bas, Suède, Danemark, Autriche), ne cachent pas leur opposition de principe à un projet qui prévoit l’émission d’une dette commune, des transferts massifs entre États membres et une autonomie budgétaire accrue de l’Union européenne.
Le Figaro
La mère fouettarde : La présidente de la BCE [Christine Lagarde, NDLR] a aussi alerté les Vingt-sept sur la réaction des marchés en cas d’échec sur le plan de relance ou d’accord trop tardif.
Ce cher marché !Une action décisive et efficace des gouvernements nationaux et des acteurs européens a fait ses preuves, ouvrant la voie à un rebond vers la fin de l’année et permettant de gagner du temps. Cela se reflète dans le sentiment du marché, mais le fait de ne pas livrer pourrait entraîner un changement de ce sentiment
, a-t-elle averti.
Libération Mais la mauvaise nouvelle, c’est que les Vingt-sept sont en désaccord sur à peu près tout le reste : montant du plan de relance, forme de cette mutualisation, critères d’attribution des fonds européens, remboursement…
La vigilance du monde du travail face à ces marchandages est d’une actualité brûlante.
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly