L’audiovisuel public en grève contre une fusion, qui plus est sans concertation

Ensemble, est-on toujours forcément plus forts ? Par la voix de leur intersyndicale, les personnels des sociétés de l’audiovisuel public répondent : non. « Se regrouper, ce n’est pas toujours se renforcer : on ne fusionne pas les équipes de France de football et de rugby. » Selon la branche FO-Médias de la FASAP-FO, c’est un peu la logique du projet de loi appelé à être examiné par l’Assemblée nationale et contre lequel les salariés ont décidé la grève, les 23 et 24 mai. Le texte prévoit la création en 2025 d’une holding chapeautant Radio France, France Télévisions, France Médias Monde et l’Institut national de l’audiovisuel (INA), avant la fusion de ces entités en 2026.

Absence de financement pérenne

« Les salariés sont très inquiets du mélange des métiers, et surtout des énormes restrictions financières à venir, alerte Françoise Chazaud, secrétaire générale de la FASAP-FO. On cherche à fusionner pour réduire les budgets. » Au mépris des spécificités propres à chaque société publique et de la pluralité des voix. « La ministre de la Culture, Rachida Dati, n’a reçu qu’un syndicat. Les rédactions se posent beaucoup de questions. » Un manque de concertation qui ne fait que renforcer le malaise, alors qu’aucun financement pérenne de l’audiovisuel public n’a encore été proposé depuis la suppression de la redevance il y a deux ans.

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