La grève des bus embraye sur le terrain judiciaire

SANKÉO. Hier, 31 salariés étaient assignés en référé

Les chauffeurs, mais aussi des contrôleurs et même de simples agents administratifs, des hommes, des femmes de tous âges.
Hier les 31 personnes mises en cause par leur employeur présentaient toutes un profil différent. Certains sereins comme Rolland, d’autres stressés à l’image de Nadège, qui ne comprend pas très bien ce qui lui arrive. Sûrement impressionnée par la montée des marches du Palais de justice, l’entrée où chacun est contrôlé avant de passer sous le portique de sécurité, puis le long couloir strict et l’arrivée dans la salle d’audience. « Plus de trente ans de boîte et on est traité comme des malfrats ! Certains n’ont même jamais eu un PV », explique Rolland, l’un des grévistes. « On dirait qu’on est des bandits ».
Ils pouvaient en tous les cas compter sur le soutien de leurs camarades, réunis en nombre, en fin de matinée, devant le tribunal.
31 grévistes qui devaient répondre en référé d’« entrave à la liberté de travailler ». Une accusation étayée par 11 constats d’huissiers, présentés par l’avocat de l’entreprise, en présence de Jean-Pierre Hardy, le directeur d’exploitation de Vectalia (société gestionnaire de Sankéo). Des constats selon lesquels les grévistes empêcheraient les autres salariés de travailler, le tout ponctué de détails musicaux et d’odeurs de méchouis. Du côté de la défense, quatre avocats se sont relayés pour défendre les salariés et notamment remettre en cause ces constats.
La décision devrait être rendue jeudi à 14 heures.
Pour rappel, 175 salariés de l’entreprise Sankéo (ex CTPM) sur un total de 214 sont en grève depuis plus d’une semaine. Parmi eux, 131 chauffeurs sur 135. Le dialogue social semble plus tendu que jamais, la grève continue.

L’Indépendant – 26/04/2017 – Philippe Comas

 

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