Les agences internationales de notation ont donné, le 26 avril, leurs verdicts sur la dette de la France. Pour les américaines Moody’s et Fitch, c’est un statu quo, avec des perspectives « stables », mais en croyant peu à un déficit public ramené en 2027 à moins de 3 % du PIB. Alors que l’américaine Standard & Poor’s délivrera son bulletin de note le 31 mai, l’exécutif estime que ces premiers résultats valident la stratégie « fondée sur la croissance et le plein-emploi, les réformes de structure et la réduction des dépenses publiques ». Ces dépenses sont en recul de 36 milliards d’euros cette année, pour l’instant. L’exécutif compte aussi sur les économies induites par des réformes, dont celle annoncée sur l’Assurance chômage… Des réformes que conteste FO, refusant que les travailleurs payent l’austérité, notamment par la détérioration de leurs droits.
Unique argument des réformes : les économies
Mais Moody’s enfonce le clou : les finances publiques se porteront mieux si le gouvernement « réussit à faire adopter et à appliquer des mesures ». Récemment, l’agence relevait toutefois « les risques » en regard « des hypothèses économiques et de recettes optimistes, ainsi que des baisses sans précédent de la dépense ». Les risques portent sur l’activité, la consommation et donc la croissance, que le gouvernement espère à 1 % sur 2024 mais qui grimpe péniblement à 0,2 % au premier trimestre 2024. L’agence ne dit mot sur l’option possible d’un accroissement des recettes, notamment en agissant sur la fiscalité des entreprises ou encore sur leurs aides publiques, dont les exonérations de cotisations. Au total, quelque 160 milliards d’euros par an de manque à gagner pour les comptes publics. Ce qui produit de la dette, rappelle régulièrement FO. Peu importe semble-t-il au gouvernement qui martèle sans fard : « Nous avons besoin de réformes structurelles qui produisent des économies en 2025. » L’an prochain, le pacte européen de stabilité, nouvelle version, fera son retour. Avec ses contraintes : un déficit public inférieur à 3 % du PIB et une dette inférieure à 60 % du PIB. L’OCDE a avancé début mai ses solutions : « Des efforts d’assainissement budgétaire supplémentaires (…) notamment en restreignant la masse salariale des administrations publiques et en rationalisant les dépenses sociales, sanitaires et fiscales. » Un cynisme qui a le vent en poupe.