Ce congrès départemental se tient en pleine crise économique, les plans sociaux se succèdent : quel est votre sentiment ?
Quand on est militant, on est optimiste. Effectivement, la crise est sérieuse partout en Europe et impacte les travailleurs, qu’ils soient dans le public ou dans le privé. Mais les politiques des gouvernements en Europe et en France ne sont pas les bonnes. Elles sont mêmes suicidaires car l’austérité appelle l’austérité. Dans cette logique, on ne fait qu’accompagner la récession et la destruction des emplois. Demain, on aura peut-être moins de dettes, mais on sera mort économiquement et socialement.
Pour nous c’est clair, il faut abandonner ces politiques d’austérité.
Étant donné la situation, Peut-on dépenser plus que ce que l’on a ? Oui car contrairement à ce que dit le gouvernement, on ne gère pas la France comme un ménage. Pour la simple et bonne raison que l’État, contrairement aux ménages, peut fixer le niveau des recettes à travers l’impôt. Concernant la dette, elle n’est pas en soi forcément nocive. Oui si on donne pour les banques et les actionnaires, non si on investit dans des secteurs publics comme les écoles ou les hôpitaux, qui profiteront aux générations futures.
Quel est le rôle de votre syndicat en cette période d’élection présidentielle ? On ne donnera pas de consigne de vote, ce n’est pas notre rôle. En revanche, on ne se taira pas et on continuera à porter les revendications des salariés. On dénoncera les mauvais coups portés contre eux, même trois jours avant l’élection. Après, personne ne sait ce qu’il se passera dans six mois. Une chose est sûre, si le futur président annonce un nouveau plan d’austérité, on appellera à la bagarre.
Votre syndicat était le grand absent des mobilisations sociales de la rentrée, est-ce que cela va durer ? Malheureusement, il fallait autre chose qu’une manifestation pour faire plier le gouvernement sur les retraites ou sur les plans de rigueur successifs. Les syndicats savaient que le gouvernement ne reculerait pas. On a usé les salariés pour rien. Nous, on a préféré garder notre liberté et notre indépendance. Pour la mobilisation nationale du 13 décembre prochain, c’est aux unions départementales de décider si oui ou non elles participent aux mobilisations.
Un mot sur ce congrès de FO 66 qui s’est tenu hier ? Ce fut un très beau congrès et c’était important pour moi d’écouter toutes les interventions qui se sont tenues. Ici, il y a non seulement une vraie fraternité au sein de l’union départementale mais aussi un gros travail sur le terrain pour faire progresser le syndicalisme. Aujourd’hui, il y a un passage de témoin en douceur entre Jacques Matas et Jérôme Capdevielle. Je reste persuadé que ce dernier continuera à faire progresser FO dans le département.