ITAL-UIL, un service de proximité créé dans les années 1950 par le syndicat italien UIL, propose notamment aux ressortissants italiens et à toute personne ayant travaillé en Italie une assistance pour monter leur dossier de retraite.
Aider gratuitement les ressortissants italiens ou toute personne ayant travaillé en Italie à constituer son dossier de retraite auprès des caisses transalpines et françaises, telle est la mission principale d’ITAL-UIL France. ITAL (Istituto di Tutela ed Assistenza ai Lavoratori) a été créé en 1952 par le syndicat italien UIL, troisième force syndicale du pays. L’antenne française est née en 1957. Aujourd’hui, cet organisme dispose de mille deux cents bureaux en Italie et dans trente-cinq pays.
Pour pallier les carences de l’État après la Seconde Guerre mondiale et le fascisme, les syndicats ont créé leur propre service de proximité en Italie. C’est un système de médiation permettant d’accéder à des droits sociaux ou administratifs. Quand il y a eu les grandes vagues d’immigration dans les années 1950, les antennes à l’étranger ont aidé les travailleurs qui ne parlaient pas la langue à résoudre leurs problèmes de permis de séjour, de bail immobilier, de contrat de travail…, explique Sébastien Urgu, directeur national d’ITAL-UIL France depuis 2007.
L’organisme dispose d’une dizaine d’agences sur le territoire, notamment dans le nord et l’est de la France, là où il y a une forte immigration italienne. Plusieurs d’entre elles sont installées dans des locaux de FO. Il existe une coopération historique entre les deux organisations syndicales. UIL et FO ont des visions et des objectifs communs. Nous avons mené des actions ensemble, notamment sur le statut des frontaliers. Et lors de son voyage à Rome début avril pour fêter les 75 ans de l’UIL, le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot, a visité les bureaux d’ITAL-UIL, souligne Sébastien Urgu.
Selon lui, environ 700 000 Italiens vivent aujourd’hui en France, un nombre en augmentation. L’immigration a été forte dans les années 1950 et 1960, pour aller travailler dans les bassins miniers, les filatures, les verreries, les sucreries… Si elle s’est stoppée dans les années 1970 avec l’embellie industrielle italienne, elle a repris depuis la crise économique de 2008. Il n’y a pas de salaire minimum en Italie et on ne paie pas les gens à la juste valeur de leur diplôme. On estime que 20 000 travailleurs viennent chaque année en France. Ces dernières années, l’Italie a perdu 5 millions d’habitants, poursuit-il.
4 500 dossiers de retraite traités en 2024
Au fil du temps, ITAL-UIL France s’est adapté à l’évolution des problématiques et son domaine d’intervention s’est recentré sur les retraites en convention internationale pour les multi-carrières. L’institut s’occupe aussi des démarches auprès des administrations italiennes ou européennes en matière de sécurité sociale. Et il aide les retraités italiens à faire leur déclaration de revenus en ligne.
L’organisme est financé par le ministère du Travail à hauteur de son activité, dans le respect d’un cahier des charges strict. Ce financement repose sur un fonds alimenté par des cotisations salariales des travailleurs italiens. En 2024, ITAL-UIL France a traité environ 4 500 dossiers de retraite. Les demandes émanant de Français ayant travaillé en Italie restent marginales, même s’ils sont de plus en plus nombreux.
L’activité de l’institut pourrait être amenée à se développer, notamment pour reprendre certaines missions qui ne sont plus assurées par les consulats italiens en France, dont le nombre est passé de treize à cinq et qui s’occupent désormais essentiellement des passeports et des cartes d’identité. La création d’une nouvelle convention est en négociation depuis 2008, selon Sébastien Urgu.
ITAL-UIL dispose de bureaux situés dans les locaux FO à Paris, Mâcon, Le Creusot et Lyon. Il possède également des agences à Lille, Metz, Thionville, Huningue, Annecy et Marseille.
Pour plus de renseignements, consulter le site Internet (www.italuil-france.com), écrire à coordinamento@italuil-france.com ou téléphoner au 06 24 07 55 46.