Communiqué de la FEETS-FO
Paris accueille cette semaine un sommet international sur l’intelligence artificielle, grand-messe où certains promettent un avenir radieux d’« humains augmentés » grâce aux prouesses technologiques.
Des milliards d’investissements sont annoncés pour booster les algorithmes, et pendant ce temps, les agents publics en France font face à une toute autre réalité : gel des salaires, pouvoir d’achat laminé, et même ponction sur salaire en cas d’arrêt maladie.
L’IA permettra-t-elle à terme de servir ou d’asservir le salarié qui, lui, est bien humain ? La question reste ouverte à ce stade. Mais pour la FEETS-FO, la revendication urgente du moment est bien d’avoir des « fonctionnaires augmentés » : augmentés en reconnaissance, augmentés en rémunération, augmentés en moyens pour exercer leurs missions au service du public.
Pendant que les experts de l’IA dissertent sur le futur, nous rappelons une vérité bien tangible : sans une fonction publique forte, compétente et reconnue, c’est tout le pays qui s’expose à un avenir en mode « dégradé ».
FO revendique une augmentation immédiate de 10 % du point d’indice, l’ouverture de négociations pour améliorer les grilles indiciaires, le rétablissement de la GIPA et la fin des politiques de ponction sur les salaires en cas de maladie, une aberration alors que l’épuisement professionnel explose dans les services. La FEETS-FO revendique par ailleurs un investissement massif dans les moyens humains et matériels pour assurer un service public de qualité, l’intelligence artificielle ne remplacera pas l’intelligence de terrain des agents publics.
Enfin, pour la FEETS-FO, tout développement de l’IA dans le service public doit s’intégrer dans un cadre national décliné et discuté dans les instances représentatives de nos ministères, intégrant une dimension d’accompagnement social ( y compris en matière de plan de requalification), de maintien de l’emploi et d’amélioration des conditions de travail (avec consultation des formations SSCT dans chaque service), ainsi que d’accessibilité du service public à tous. Il devra de plus s’accompagner d’un véritable dispositif de formation professionnelle pour les agents publics (avec plans de formations nationaux déclinés en local). Le développement de l’IA ne doit pas entraîner une charge supplémentaire aux personnels en plus de leurs missions actuelles, et préserver l’éthique du service public et leur sécurité juridique.
Dans ce cadre, les organisations syndicales doivent avoir accès au sein des instances à toute information nécessaire sur la finalité, le fonctionnement et l’utilisation des logiciels comprenant des traitements IA afin de pouvoir faire modifier si nécessaire les algorithmes pour respecter les droits et conditions de travail des agents.
Mais avant de fantasmer sur les effets de l’IA à moyen et long termes, il est urgent de reconnaître et de revaloriser celles et ceux qui font tourner le service public au quotidien !