Face à des propositions salariales insuffisantes dans le cadre des NAO, FO a appelé à la grève fin octobre au sein de l’entreprise Heuliez Bus à Rorthais dans les Deux-Sèvres. Après 5 jours de mobilisation du personnel, FO (entre 35 et 40% d’audience), avec l’autre syndicat représenté dans l’entreprise, a décroché des avancées salariales et l’octroi d’une prime dont le montant sera négocié fin novembre.
Après une semaine de conflit social dont cinq journées de grève, FO, aux côtés des salariés d’Heuliez Bus à Rorthais (465 salariés, Deux-Sèvres), a réussi à faire plier la direction. En écoutant les salariés, nous avons réussi à mener à bien ce mouvement, qui restera dans les esprits de tous, travailleurs comme décisionnaires, souligne Vincent Krausse, délégué FO de l’entreprise de construction d’autobus détenue par le groupe italien Iveco.
Ce sont les salariés qui ont décidé ensemble de cette grève. Les négociations annuelles obligatoires (NAO) venaient de s’ouvrir et les deux syndicats de l’entreprise, dont FO, revendiquaient une augmentation globale de 5 % avec l’accent mis sur une mesure générale, contextualise le militant. Mais la réponse formulée par la direction le 23 octobre est à côté de la plaque : celle-ci propose en effet une augmentation générale de… 1 %. Quelques jours plus tard, le lundi 28 octobre, les élus FO prennent alors la parole devant les salariés. Lesquels ont décidé de se mobiliser, c’est ainsi qu’a commencé la grève, avec la seule présence syndicale de Force Ouvrière, explique Vincent Krausse.
+2,4 % d’augmentation générale et une prime
Au plus fort de la mobilisation, sur 465 salariés que compte l’entreprise, près de 150 salariés ont répondu présent. Soit près d’un tiers du personnel. Le mercredi 30 octobre, une seconde réunion de négociation est prévue. Si la réunion a bien eu lieu, ce ne fut pas le cas de la négociation. Face à l’attitude de la direction restant sourde aux revendications, l’autre syndicat majoritaire nous a rejoints dans la grève, indique le militant. La direction formule alors une autre proposition : une hausse générale des salaires de 2,2 % et des mesures individuelles à hauteur de 0,4 %. Les syndicats visent une mesure générale plus forte, 3%. Quant aux mesures individuelles, ils les regardent avec la méfiance habituelle que les salariés entretiennent avec ce type de proposition. L’augmentation individuelle ne bénéficie qu’à une minorité de salariés souligne Vincent Krausse, et présente le risque d’être accordée, à la tête du client.
Tenant une assemblée générale, les salariés votent la poursuite de la grève jusqu’au lundi 4 novembre. Signe que le mouvement inquiète la direction : le site reçoit la visite du responsable national des ressources humaines. La direction nous a alors fait une troisième proposition avec 2,4 % d’augmentation générale. Nouveau refus des salariés. La direction a dû alors s’engager à accompagner cette mesure d’une prime. Elle sera négociée fin novembre.
Nous sommes prêts à nous remobiliser très rapidement si besoin
Les salariés sont dans l’attente et il est hors de question d’accepter une proposition trop faible de la part de la direction, précise le militant. Nous sommes prêts à nous remobiliser très rapidement si besoin. Alors que le carnet de commande est complet jusqu’en 2026, les salariés qui ont déjà réussi à établir un rapport de force pour faire aboutir leurs revendications, le pourront tout autant dans les semaines qui viennent. La direction en est consciente. D’autant qu’en cinq jours de grève, la construction de dix véhicules n’a pas été réalisée, précise Vincent Krausse.
Pour l’instant et en attendant la prochaine négociation de la prime, un accord de sortie de grève a donc été signé, inscrivant noir sur blanc l’augmentation générale de 2,4 % pour l’année 2025. Les retenues sur salaires pour journées de grève seront étalées sur un mois. Vincent Krausse se réjouit d’une mobilisation qui a permis d’affirmer le rôle de FO. Au cours de cette semaine de conflit, le syndicat a enregistré sept nouvelles adhésions. Et nous en attendons d’autres ! se réjouit le militant.