Gwladys, engagée dans la défense des salariés des associations de protection de l’enfance

Éducatrice spécialisée au secteur de la protection de l’enfance à Tours, Gwladys Baranger bataille aux côtés du syndicat départemental FO de l’Action sociale pour améliorer les conditions de travail des salariés. Dans un secteur en crise, elle lutte notamment contre un projet de convention collective unique, qui serait désastreuse pour toute la profession.

Éducatrice depuis vingt-sept ans à La Sauvegarde 37, association, basée à Tours, qui s’occupe d’enfants et d’adolescents placés par l’Aide sociale à l’enfance (ASE), Gwladys Baranger a longtemps travaillé au sein d’une maison d’enfants à caractère social, auprès d’adolescents de 13 à 18 ans. Désormais, elle est affectée à un service d’accueil personnalisé et suit des jeunes de 19 à 21 ans qui résident dans des studios loués par l’association. On accueille des jeunes qui viennent de différents départements, des mineurs isolés qui ont vécu l’exil. Je les aide à se préparer à quitter l’ASE. Certains ont des problèmes de santé mentale dus à de multiples traumatismes, d’autres ont besoin d’être accompagnés pour trouver un emploi ou un logement dans un foyer. Je monte beaucoup de dossiers avec eux. Je suis à la fois assistante sociale, conseillère en insertion sociale, infirmière psy… C’est difficile parfois, mais on trouve toujours des solutions pour que ces jeunes partent dans les meilleures conditions, explique Gwladys. Cette Tourangelle, qui vient d’avoir 50 ans, a toujours eu la fibre sociale. Ma mère était infirmière. J’ai très vite su que je voulais travailler dans le soin ou le social. Le choix de la protection de l’enfance viendra très vite, après ses études de monitrice-éducatrice. J’aime travailler avec les jeunes. Malgré les multiples violences qu’ils ont vécues, leur force vitale m’émerveille. Et certains s’en sortent très bien, avec un diplôme et un travail !

Un patronat qui tire les acquis vers le bas

Gwladys a rejoint FO il y a vingt-cinq ans et est devenue une militante. Elle a ainsi assuré deux mandats au CSE de l’association et est élue depuis vingt ans au syndicat départemental FO de l’Action sociale, qui regroupe cent quatre-vingts adhérents. Elle en est aujourd’hui la trésorière. Ça permet de rencontrer des camarades d’autres établissements. On y partage beaucoup d’informations, on s’entraide, par exemple quand un militant rencontre un problème avec un employeur. Le 1er avril à Tours, à l’appel des syndicats de l’Action sociale, Gwladys, qui participait à la journée nationale d’actions, a dénoncé le financement insuffisant de ce secteur par les départements :  Il y a des établissements très malmenés. Certains n’ont pas de compensation pour la prime Ségur [prime de 183 euros net due aux personnels, NDLR]. La militante battait aussi le pavé contre le projet de convention collective unique dans la branche associative du sanitaire, du social et du médico-social. Ce projet est catastrophique pour nos conditions de travail. Le patronat veut réduire nos congés. À La Sauvegarde, notre convention collective prévoit dix-huit jours de congés annuels en plus. Là, le patronat veut les réduire à six jours. Il faut lutter contre ce projet, car le personnel ne tiendra pas ! Le patronat tire les acquis vers le bas, malgré les rapports qui s’accumulent sur la crise du secteur social. Le 8 avril, un rapport parlementaire vient encore d’alerter sur une protection de l’enfance au bord du gouffre, souffrant d’un manque alarmant de personnel. C’est une réalité. Dans mon service ça va, mais l’association manque d’éducateurs. La direction en est à embaucher des jeunes qui ne sont pas encore diplômés. Il y a aussi un gros turn-over. Or, c’est un problème pour les enfants qui ont besoin de stabilité, expose Gwladys pour qui il faut surtout réfléchir à améliorer les conditions de travail des éducateurs, lesquels exercent des métiers très prenants.

Quitter la version mobile