A Clermont-Ferrand, deux syndicats, dont FO, ont appelé les salariés de Veolia Onyx Ara chargés du recyclage et de la valorisation des déchets à faire grève à compter du 4 février. Les revendications portaient notamment sur la rémunération et les conditions de travail.
La police est venue sur le piquet de grève contrôler les délégués syndicaux alors que tout avait été fait dans les règles. La direction s’est aussi rendue sur place pour surveiller qui faisait grève, ce qui est une forme d’intimidation. Une telle attitude est inadmissible de la part d’une entreprise du CAC40, dénonce Boujdema Haddad. Il est délégué FO chez Veolia Onyx activité recyclage et valorisation des déchets à Clermont-Ferrand et délégué central pour la région Auvergne Rhône-Alpes.
FO, majoritaire dans l’entreprise, avait, avec un autre syndicat, appelé les 160 salariés basés à Clermont-Ferrand à une grève illimitée à partir du 4 février. Les revendications, nombreuses, portaient notamment sur la rémunération et les conditions de travail dans deux branches d’activité : le ramassage des déchets ménagers dans l’agglomération de Clermont-Ferrand, en délégation de service public, et la collecte de déchets industriels.
La veille du préavis, la direction avait aussi envoyé à tous les salariés un sms promettant des primes, ce qui a semé le doute dans les esprits. Au final, il n’y a eu qu’une quarantaine de grévistes, poursuit le militant. Quelques tournées de ramassage des ordures ménagères ont cependant été annulées. Le préavis de grève a été levé au bout de deux jours.
La prime de repas doublée
Suite à cette mobilisation, les chauffeurs et ripeurs chargés du ramassage des déchets ménagers ont obtenu le versement d’une prime de 170 euros. Quant aux chauffeurs chargés de la collecte des déchets industriels, leur prime de repas sera doublée, pour passer à 11,50 euros.
Pour les NAO qui ont démarré le 11 février, FO revendique une mesure générale d’augmentation de 3% et le versement de diverses primes, notamment une prime vacances de 1 200 euros. Boujdema Haddad ne se montre pas optimiste sur la perspective d’un accord. Ces grosses sociétés cotées au CAC 40 refusent les augmentations générales, elles ne veulent donner que des primes, déplore-t-il.
Les grévistes ont aussi obtenu la tenue prochaine d’une réunion pour améliorer la gestion des plannings. Actuellement, c’est un bazar sans nom. Deux chauffeurs peuvent être programmés sur un même véhicule ou encore il est demandé à des gens en repos de venir travailler. On travaille tous les jours fériés mais on a du mal à poser nos jours de récupération tellement on est à flux tendu, dénonce-t-il.
Le militant évoque une pression permanente exercée sur les salariés. La direction gratte sur tout. Avant, on était deux derrière le camion pour le ramassage des poubelles, maintenant on est souvent seul, dénonce-t-il. Le syndicat pointe aussi la volonté de la direction d’équiper les ripeurs de casques à vélo, inadaptés. Dans le collimateur également, les nombreux contrôles, appels et convocations des salariés en arrêt suite à un accident du travail. La grève est levée, mais la colère demeure.